Conflit d’intérêts ou non au Canton de Potton?

AFFAIRES MUNICIPALES. Un conseiller municipal défait aux élections municipales de novembre 2017 dénonce un possible conflit d’intérêts à l’Hôtel de Ville du Canton de Potton. Michel Daigneault digère mal que le présent conseil ait autorisé l’achat d’un immeuble par la Municipalité, mais vendu par un des élus actuellement en poste. Daigneault tente de déposer une plainte au ministère des Affaires municipales et de l’organisation du territoire (MAMOT) et au Comité de déontologie de la Commission municipale du Québec. Il craint toutefois que sa demande soit rejetée, même si le conseiller Michael Laplume a empoché un gain en capital de 110 000 $ en vendant l’immeuble de l’ancienne CIBC à la Municipalité du Canton de Potton. M. Daigneault rappelle que M. Laplume avait précédemment acquis le même immeuble au coût de 65 000 $ en octobre 2017, et ce, à titre de conseiller municipal un mois avant les élections municipales. Ce bâtiment situé au 291, rue Principale, vient d’être vendu au même prix que sa valeur inscrite au rôle d’évaluation foncière, soit 174 300 $. «Il y a peut-être rien d’illégal, mais la décision du conseil soulève d’importantes questions», plaide M. Daigneault. Ce dernier brandit le Code d’éthique et de déontologie de la Municipalité qui stipule qu’il est «interdit à tout membre d’agir, de tenter d’agir ou d’omettre d’agir de façon à favoriser, dans l’exercice de ses fonctions, ses intérêts personnels ou, d’une manière abusive, ceux de toute autre personne.» Ses reproches concernent surtout les cinq autres échevins qui ont adopté cette résolution, en l’occurrence André Ducharme, Bruno Côté, Edward Mierzwinski, Jason Ball et Francis Marcoux. Il blanchit M. Laplume, qui s’est abstenu de voter, qui a pris des décisions à partir d’informations publiques. Daigneault, qui a siégé au conseil pendant 12 ans, questionne même les réels besoins d’espaces de la Municipalité, l’absence de discussions en séances publiques et le fait qu’il n’y a jamais eu d’affiche «À vendre» devant l’édifice. Il n’apprécie guère, non plus, qu’un élu récolte un profit de 110 000 $ pendant que la Ville pige dans son surplus pour payer ce même bâtiment. Quant au problème d’espace décrié par le conseil, il aurait préféré que les élus fassent preuve de patience en attendant une possible offre d’acquérir l’église Saint-Cajetan pour la symbolique somme de 1 $. «Ce lieu de culte, une fois transformé en bâtiment municipal, donnera à la Ville des locaux supplémentaires au-delà des besoins courants», insiste-t-il. Autre texte sur le même sujet