Conférence du Dr Richard Béliveau: prévenir le cancer à plus de 70% par le mode de vie

PRÉVENTION. Ce n’est pas votre brunch annuel du temps des sucres ou votre coco de Pâques qui vous tuent, mais plutôt votre assiette quotidienne. Selon le Dr Richard Béliveau, la première chose à sortir du panier d’alimentation: les boissons gazeuses.

Avec ses écrits traduits en 28 langues, la sommité mondiale en prévention du cancer, Dr Richard Béliveau, va droit au but: la majorité des cancers sont évitables par notre alimentation et mode de vie. Le tueur numéro un: le tabac.

Toutefois, il avise notre génération «poutine-burger» que le sucre caché est un ennemi à surveiller de près. «Il y en a même dans les chips sous forme de sirop de maïs ou fructose, précise le grand scientifique. Quant à agir comme l’actrice Angelina Jolie qui s’est fait retirer les seins et les ovaires à titre préventif, Dr Béliveau signale qu’il ne faut pas paniquer. «Mais on est face à un mur en santé avec la population vieillissante; il faut agir», insiste-t-il.

Pas compliqué et pas cher

C’est si simple de prévenir le cancer, conçoit Dr Béliveau. Diminuer la viande rouge et charcuterie en ajoutant davantage de poisson et légumineuses, en plus de consommer de 7 à 10 portions de végétaux par jour, ne coûte pas une fortune, selon lui. «Pas obligé de chercher des superaliments. Juste d’ajouter de l’ail, des oignons, du chou, des petits fruits, entre autres, précise-t-il. Ce sont des aliments que nous avons cessé de manger.»

Évidemment, pas étonnant que les cancers aient explosé dans notre monde occidental. Ailleurs, entre autres, plus de deux millions de Chinois boivent du thé vert et un milliard d’Indiens cuisinent avec du curcuma. Une boisson et une épice que Dr Béliveau incite à joindre à l’alimentation dans ses livres et conférences. «Je ne fais que m’appuyer sur des milliers d’études qui démontrent les bienfaits de ce que je parle», soutient-il.

Consommateurs de pilules

Le docteur en biochimie, dont un de ses livres est un best-seller en Allemagne, se montre prudent lorsqu’on le questionne sur le fait que de plus en plus de Québécois y dépensent des milliers de dollars pour aller s’y faire soigner.

«Étant scientifique, je ne peux donner mon opinion à ce sujet. Mais je peux vous dire que notre système de santé est en crise avec la population vieillissante et les maladies qui augmentent. La solution doit passer par la prévention», alerte-t-il. Il salue donc les publicités du ministère de la Santé contre le tabac et les programmes visant à faire bouger la population. «Ceux qui bougent au moins 30 minutes par jour ont moins de chance de développer des maladies», mentionne-t-il.

«Mais les gens veulent une solution miracle. On est des consommateurs de pilules!», reproche le chercheur. Il n’hésite pas à affirmer que si les gens s’appliquaient davantage à prévenir le cancer, il en résulterait des milliards de dollars disponibles pour s’offrir davantage de services, dont des soins de santé, y compris ceux offerts en Allemagne. «Il n’est jamais trop tard pour agir», conclut-il, soulignant que tout changement, même après un cancer, diminue les risques de récidive de maladies.