Comité des usagers Memphrémagog: à la défense des patients vulnérables

SANTÉ. Les luttes sont sans fin pour le Comité des usagers Memphrémagog. En plus de veiller au respect des droits des patients de l’hôpital de Magog, l’organisme doit constamment se renouveler pour se faire connaître dans la communauté. Malgré un engagement qui remonte à plusieurs années, le Comité des usagers constate sur le terrain que sa mission est méconnue. Pourtant, comme l’explique le président Normand Bernier, son rôle est fondamental en agissant comme ressource de soutien aux personnes notamment plus vulnérables. «Longtemps, on était perçu comme des policiers aux yeux des dirigeants, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Notre but n’est pas seulement de dénoncer ou de critiquer, on est là pour aider les gens et régler leurs problèmes. Ce n’est pas toujours des situations graves, mais parfois, ce sont des petits détails qui font toute la différence», explique Normand Bernier. En demeurant dans l’ombre d’autres organisations, qui ont davantage de financement pour faire de la promotion, le Comité des usagers passe à côté de plusieurs situations problématiques. De l’aveu même de M. Bernier, certains usagers souffrent en silence sans savoir que de l’aide est disponible. «Certaines personnes ont peur de dénoncer par crainte de représailles ou parce qu’elles ont grandi dans une mentalité du respect absolu de l’autorité, constate le président. Pourtant, bien souvent, il suffit d’une simple rencontre pour corriger un problème. Il existe trop de solutions pour accepter l’inacceptable et vivre dans la douleur.» Un milieu de vie qui fait peur Parmi ses dossiers prioritaires, l’organisation veille au bien-être des résidents du CHSLD, où les défis sont nombreux. Comme l’explique Normand Bernier, le temps d’attente demeure trop élevé à Magog, si bien que des usagers sont logés temporairement à des endroits non adaptés pour cette clientèle, en perte d’autonomie. «Je sais que certaines personnes sont placées sur d’autres étages. L’hôpital a même acheté une dizaine de places à la Résidence Memphrémagog pour y loger des gens temporairement. Ce n’est pas normal de les déplacer d’un endroit à l’autre et de leur faire vivre autant de stress. Surtout qu’avec tout ce qui se dit sur les CHSLD, les gens ont peur de s’en aller là», déplore le bénévole. Un projet d’agrandissement serait analysé actuellement à ce département. Toujours aux dires de M. Bernier, on songerait à y ajouter 35 places, ce qui porterait le nombre total à plus de 200. Toutefois, il s’agirait d’un réaménagement de l’intérieur plutôt qu’un agrandissement. Bien d’autres irritants Il y a aussi la question du stationnement qui demeure un enjeu important. Normand Bernier souhaite que la direction du CIUSSS de l’Estrie – CHUS se penche sur des moyens de faciliter le paiement. «De plus, ce n’est pas normal que les proches d’une personne en CHSLD soient obligés de payer pour se stationner. Une vignette par famille, c’est loin d’être suffisant. Il ne faut pas mettre de bâtons dans les roues des visiteurs, surtout que certains résidents sont souvent seuls. C’est une réalité excessivement triste», conclut-il. La nomination d’un gestionnaire local et la relance des soins de dentisterie font également partie de la liste d’épicerie du Comité de Memphrémagog.