Carl Marquis dénonce l’inaccessibilité de l’hôtel de ville

ASCENSEUR. Carl Marquis n’avait pas mis les pieds à l’hôtel de ville de Magog depuis une quinzaine d’années, et il en est ressorti complètement abasourdi il y a quelques jours, après avoir constaté que l’endroit ne possédait pas d’ascenseur.

Se déplaçant en fauteuil roulant, M. Marquis a été dans l’impossibilité de se rendre au second étage afin de contester un billet d’infraction, comme peut le faire tout citoyen. «Je pensais depuis longtemps que cette problématique était réglée. Je ne peux pas croire que le principal édifice public de la municipalité ne soit pas adapté pour les personnes à mobilité réduite. On est quand même en 2017», lance-t-il avec une pointe d’incrédulité.

En raison des travaux de démolition de la caserne de pompiers, il a également été impossible de l’accueillir dans un autre local du rez-de-chaussée.

Sa requête de contestation sera visiblement entendue après 2017. «En temps normal, on m’a expliqué que les gens de la cour municipale se rendaient au rez-de-chaussée et allaient dans une salle adjacente, lorsqu’il se présentait un cas comme le mien (personne en fauteuil roulant).  Mais il n’y a pas que la question de la cour. Si j’ai besoin d’aller au sous-sol ou si je veux assister à une séance du conseil municipal à l’étage, j’en suis incapable. Et là, je ne vous parle même pas de la rampe d’accès temporaire (en bois) qu’on vient tout juste d’aménager», ajoute-t-il.

Un centre-ville dangereux

Ancien athlète de niveau international en athlétisme handisport et membre de l’Équipe du Québec de curling adapté depuis plusieurs années, Carl Marquis a pu visiter de nombreuses villes à travers le Canada et les autres pays au fil des ans.

Bien qu’il aime beaucoup la MRC de Memphrémagog (il a demeuré à Magog et est maintenant domicilié à Canton de Stanstead), il constate que la région affiche d’importantes lacunes au niveau de l’accessibilité. «J’ai rarement vu des trottoirs aussi mal faits et dangereux qu’à Magog», plaide celui qui travaille à la Caisse Desjardins du Lac-Memphrémagog.

«Je ne veux pas parler uniquement pour moi, car j’ai un fauteuil assez léger et j’ai quand même passablement de mobilité. Mais, il y a des gens qui ont des fauteuils plus lourds ou encore des personnes âgées qui marchent plus difficilement et qui prennent de grands risques en circulant au centre-ville. Il y a tellement de fissures et d’inégalités dans les sections de trottoir», fait-il remarquer.

«On s’apprête à lancer d’importants travaux de rénovation sur la rue Principale. J’espère que les concepteurs auront pensé à nous. Avec le vieillissement de la population, il y aura de plus en plus de gens qui perdront de la mobilité et si on veut que notre centre-ville soit en santé, il faut que tout le monde puisse y circuler de façon sécuritaire», plaide-t-il.

Vicki-May Hamm comprend l’incompréhension des citoyens

La mairesse de Magog, Vicki-May Hamm, juge inacceptable l’accessibilité réduite des personnes handicapées à l’hôtel de ville.

Elle comprend très bien les plaintes formulées par Carl Marquis, d’autant plus qu’il s’agit d’un dossier qui perdure depuis de nombreuses années.

La réfection complète de l’hôtel de ville est un dossier qui ne date pas d’hier, et qui est passé à deux doigts de se réaliser par le passé. Même un règlement d’emprunt de quelques millions avait été adopté, mais annulé par la suite avant l’arrivée Mme Hamm à la mairie.

«La réfection de la mairie a toujours été bousculée par d’autres chantiers majeurs. Un hôtel de ville, ce n’est pas aussi populaire qu’une bibliothèque ou un aréna. Mais nous sommes tout de même en 2017 pour enfin améliorer son accessibilité», prévient-elle.

Mme Hamm assure néanmoins qu’une étude de besoins est en cours pour fixer des balises sur l’avenir de la mairie. Élus et fonctionnaires profitent de l’actuelle construction de la caserne des pompiers, tout juste à côté, et du départ des travaux publics pour préparer un plan. «On rénove ou on déménage, tout sera sur la table», annonce la mairesse.

Un possible déménagement a déjà été mentionné dans les discussions par le passé. Mme Hamm avait ciblé l’ancien complexe de textile pour y ériger les bureaux de la mairie, donnant ainsi un signe que la Ville croit à la revitalisation du quartier des Tisserands.

Pour expliquer l’absence de travaux plus simples ayant pu installer un ascenseur, par exemple, Mme Hamm rappelle qu’il est impossible de le faire sans mettre aux normes l’ensemble du bâtiment. «Il y a beaucoup à faire dans la mairie, pas juste un ascenseur. Plusieurs éléments sont hors-normes, et on devra trouver des solutions. Le prochain gros chantier sera celui de l’aréna à La Ruche. Suivra celui de l’hôtel de ville. Le prochain conseil municipal devra s’y pencher sérieusement, dès le dépôt du prochain budget.»

Avec la collaboration de Dany Jacques