Canton de Stanstead: les résidences de tourisme sèment la controverse

HÉBERGEMENT. La location à court terme (31 jours ou moins) sème la controverse au Canton de Stanstead, alors que la Municipalité désire encadrer davantage le phénomène des résidences de tourisme sur son territoire.

Un projet de modification de règlement proposé par la Municipalité concerne ce qu’appelle la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) les résidences de tourisme. «Il s’agit d’un 2e projet. Dans le premier, ça donnait des droits acquis à ceux qui possèdent déjà un permis de la CITQ. Je comprends que certains auraient voulu que ça reste, mais on a enlevé cette clause puisque le tout n’était pas conforme», d’expliquer la mairesse Francine Caron-Markwell.

À partir de ce que permettait le schéma d’aménagement de la MRC, la Municipalité a ciblé certaines zones, généralement situées près des lacs Lovering et Memphrémagog. «À la suite de la consultation publique (6 février), on a pris en note ce que les citoyens nous ont dit. On va tenter de rendre le projet le plus acceptable possible pour tous», poursuit la première magistrate.   

Selon Mme Caron-Markwell, ce 2e projet de règlement devrait être adopté à la prochaine séance du conseil municipal (6 mars). «Ça pourrait se rendre en référendum dans certains secteurs, mais il y a toute une procédure à suivre pour chaque zone. Il faut tenir un registre avant, et le conseil peut simplement décider de ne pas en tenir», observe-t-elle.

La population est mitigée

Parmi les gens présents lors de la consultation publique, certains ont demandé que le nombre de résidences de tourisme soit limité dans chaque zone. D’autres se questionnaient quant à la pollution sur les lacs et les installations septiques de certains terrains qui pourraient ne pas être suffisantes pour accueillir des groupes de touristes. Quelques interventions concernaient également la tranquillité des habitants, qui peut être remise en question par la venue de visiteurs.

Diane Cournoyer et Robert Pellerin, dont la maison est dans une des zones ciblées, la louent à l’occasion. «Notre permis a été fait en règle et c’est l’ancien inspecteur du Canton de Stanstead qui l’avait signé. On a également obtenu celui du CITQ, mais la Municipalité nous a envoyé une lettre l’été passé, car elle voulait qu’on arrête de louer», de mentionner Mme Cournoyer.

Bien que la situation ne soit pas fatale pour ces derniers, ils continueront de se présenter aux séances du conseil municipal. «Je trouve illogique que ceux qui ne sont pas dans les zones permises, mais qui ont quand même des papiers en règle, n’auront plus le droit de louer. On est une région touristique, alors il faudrait avoir de l’hébergement pour accueillir les touristes», ajoute-t-elle.

Le propriétaire de la Marina Fitch Bay, Stéphan Pouliot, considère que la Municipalité se prive de revenus en plus de s’exposer à la critique. «Présentement, on assiste à de l’improvisation pour essayer d’éteindre des feux. Il y a déjà plein de poursuites et ça semble vouloir s’accentuer. On aimerait pouvoir continuer à travailler ici et si on ne veut pas que le Canton de Stanstead devienne une ville dortoir, il faudrait permettre un peu de villégiature», laisse-t-il entendre.

Possédant un chalet dans le but de venir y habiter un jour, Karine Fleurant est en faveur de ce projet, soutenant que l’on assiste actuellement à un phénomène de «guerre de clocher». «Ici, sans le tourisme, l’économie tombe. Pour les personnes qui veulent être tranquilles, il y a des règlements et les commerçants ont besoin de la location pour subsister», lance-t-elle.

Le préfet de la MRC de Memphrémagog, Jacques Demers, indique quant à lui que le rôle de l’organisation se limite à donner un avis de conformité aux projets lorsque ceux-ci respectent le schéma d’aménagement.