Bientôt une distillerie de whisky à Potton?

AGROTOURISME. Un producteur du Canton de Potton n’attend que le feu vert de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour amorcer la construction de sa distillerie de whisky. Il s’agit d’un projet estimé à 10 millions de dollars.

Martin McNicoll est l’homme derrière l’entreprise La Distillerie des Cantons-de-l’Est. Il est déjà propriétaire d’une vaste terre à l’angle du chemin Peabody et de la route 243. Il avoue son inexpérience en la matière, mais il s’est associé à des voisins agriculteurs et à un maître distillateur, Jean-François Théorêt, pour créer « le meilleur whisky au monde ».

Il souhaite ériger un centre de dégustation et d’autres bâtiments destinés à la distillation, à l’entreposage et au vieillissement. S’ajouteraient un centre de découverte du processus de transformation de l’orge brassicole en whisky, une cuisine pour les événements et une galerie d’art.

M. McNicoll a déjà semé du seigle sur 20 hectares afin de produire du rye (whisky fabriqué à base de seigle). Il pense déjà à planter de l’orge sur une superficie similaire pour produire du whisky canadien de style scotch. Une troisième section de 20 hectares sera créée pour cultiver ces deux céréales en rotation.

Sans trop d’embûches, l’homme d’affaires espère commencer la construction l’été ou l’automne prochain. La distillation pourrait ainsi débuter en 2024 afin de livrer les premières bouteilles dès 2027. 

Étant donné que le vieillissement du whisky varie de trois à 20 ans, M. McNicoll prévoit produire plus rapidement du gin, schnaps et eau de vie, le temps de livrer son principal produit fait à partir d’orge et de seigle.

« Nous serons 100 % biologique sans aucun produit chimique, assure le producteur. Presque toutes nos matières premières pousseront dans nos champs ou en sol québécois, incluant le genévrier pour le gin et le prunier pour le schnaps. »

La Distillerie des Cantons-de-l’Est doit toutefois attendre la décision de la CPTAQ avant d’activer le chantier. L’entreprise a précédemment fait une demande pour utiliser cette zone à une fin autre que l’agriculture. Dans une décision rendue le 4 octobre dernier à titre d’orientation préliminaire, la CPTAQ a refusé cette modification, disant qu’une distillerie n’est pas une productrice agricole au sens de la loi. « L’objet de la demande doit être considéré comme une activité commerciale et récréotouristique », lit-on.

Une seconde rencontre entre les deux parties a eu lieu le 1er février dernier. M. McNicoll croit obtenir l’autorisation, cette fois-ci, en ayant bonifié et modifié sa présentation. 

Cette cause est actuellement en délibéré par les commissaires. Une réponse pourrait être donnée d’ici 75 jours.

Par ailleurs, une série télé est en préparation sur cette aventure. On peut en avoir un aperçu en faisant une recherche sur YouTube avec «La Distillerie des Cantons».