Austin ferme l’accès au lac Orford

BAIGNADE. Mauvaise nouvelle pour les utilisateurs du petit terrain municipal donnant sur lac Orford, situé le long de la route 112. Après des années de tolérance, la Municipalité d’Austin fermera cet accès en raison de la complexité des exigences gouvernementales et les coûts pour le rendre conforme.

La mairesse d’Austin, Lisette Maillé, a fait savoir que le conseil municipal a pris la décision de clôturer cet accès au plan d’eau. Au cours des dernières années, de plus en plus de personnes utilisaient cet endroit pour accéder au lac Orford. On pense notamment aux amateurs de nage longue distance, plongeurs en apnée, utilisateurs d’embarcation légère et baigneurs du dimanche.

Le problème, comme l’explique la première magistrate, est qu’il n’était plus possible pour les élus de fermer les yeux sur la situation pour des raisons légales. «Comme Municipalité, nous avons pris nos responsabilités et entrepris des démarches avec des spécialistes afin de voir la faisabilité d’aménager ce terrain, conforme à la réglementation. Car notre souhait a toujours été de donner accès à ce plan d’eau aux citoyens d’Austin et Eastman, mais tout en préservant la santé du lac», rappelle Lisette Maillé.

Toutefois, un rapport de la Société de sauvetage du Québec confirme que le lieu n’est pas propice à la baignade dans son état actuel. Le règlement exige notamment que les baigneurs marchent sur une distance d’au moins 1,3 mètre avant d’avoir de l’eau au-dessus de la tête. Ce qui n’est pas le cas à cet endroit, selon Mme Maillé. Pour la nage en eau libre, cette activité exigerait un encadrement de sécurité avec, entre autres, l’embauche de surveillants.

En ce qui concerne l’idée de permettre seulement la mise à l’eau d’embarcations non motorisées, le problème est que la réglementation oblige l’installation d’une station de lavage. Selon Mme Maillé, les exigences techniques relatives à l’aménagement du site pour le drainage ainsi que pour l’alimentation en eau et en électricité sont très contraignantes. Sans compter l’espace nécessaire pour la circulation, les coûts d’acquisition de l’équipement et pour l’opérer.

«Ça me brise le cœur d’en arriver là, mais le conseil a vraiment les mains liées par les nombreuses exigences gouvernementales. Les options sont très limitées en raison de la petite taille du terrain et la proximité avec la route provinciale», constate-t-elle.

« Je sais que cette décision va créer beaucoup de déception, poursuit la politicienne. Je connais plusieurs personnes qui utilisaient cet accès pour nager en préparation de leur compétition. Même ma fille fait de la planche à pagaie à cet endroit. Je sais que c’est décevant, mais cette fermeture était inévitable, du moins, jusqu’à nouvel ordre.»

Car Lisette Maillé et le maire d’Eastman, Yvon Laramé, ont l’intention de faire appel à une firme d’ingénierie «créative» qui aurait pour mandat de dénouer cette impasse. L’option de relocaliser cet accès vers la halte-routière située tout près sera notamment analysée.