Après un tragique accident lors d’un après-bal, Gino Lacasse frôle la mort deux ans plus tard

TÉMOIGNAGE La guigne s’est acharnée sur Gino Lacasse au milieu des années 1980, car il a de nouveau frôlé la mort deux ans après l’accident survenu pendant son après-bal.

Juillet 1985 à Coaticook. Gino Lacasse travaille avec son père, couvreur de profession, sur la toiture d’un garage. Tout va bien jusqu’au moment où il trébuche de l’échelle. Étendu au sol, il reçoit sur lui le contenu d’une chaudière de cinq gallons contenant du goudron brûlant. «J’en avais partout. Je courais en hurlant de douleur. Mon père enlevait mes vêtements, mais la peau suivait. C’était tellement chaud qu’il s’en brûlait les mains. J’étais défiguré, j’avais avalé du goudron et j’en avais dans les yeux et dans le nez», raconte-t-il.

Le Magogois de 50 ans a été rapidement transporté à l’hôpital de Coaticook et au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, avant d’être transféré à l’hôpital des grands brulés de Québec.

Le constat de cet accident: des sévères brûlures sur 66% de son corps, au troisième degré, à plusieurs endroits. Il passe un mois à Québec pour y subir des greffes de la peau. La morphine est souvent nécessaire pour calmer ses souffrances. Les médecins ont même craint pour sa vision. Il doit porter un costume moulant sous ses vêtements pour protéger sa peau pendant de longs mois pour assurer sa guérison.

«Le costume a été pire que le goudron; ça m’a frappé par en dedans. J’ai développé des béquilles pour oublier pendant cette période. J’ai vécu deux années de noirceur dans l’alcool et les drogues. J’étais rendu sur une autre planète», confie-t-il.

Un jour, il décide de se prendre en main pour abandonner ses dépendances. Il se relève pour embrasser la vie et, surtout, en profiter.

Aujourd’hui, au début de la cinquantaine, il prend toujours la vie du bon côté. Il dit être tout simplement heureux de se lever tous les jours. Sa joie de vivre est contagieuse pour son entourage.

Son fils Étienne confirme sa bonne humeur. «Mon père est un homme résiliant. Compte tenu de ses épreuves, il aurait eu toutes les raisons du monde de broyer du noir, d’en vouloir à la vie, mais il a adopté une approche différente. C’est un exemple à suivre», insiste-t-il.

Autre texte sur le sujet

Quand l’après-bal tourne au cauchemar