Après un long coma, Lise Courtemanche reçoit la médaille du lieutenant-gouverneur

HONNEUR. Que ce soit comme enseignante, bénévole ou aidante naturelle (auprès de son fils en fauteuil roulant), Lise Courtemanche a toujours pris soin des autres tout au long de sa vie. À tel point qu’on lui a remis récemment la médaille du lieutenant-gouverneur pour les aînés. On peut donc comprendre son désarroi lorsque des problèmes de santé l’ont mise hors de combat il y a quelques mois, lui faisant même frôler la mort. Bien qu’elle soit actuellement au ralenti dans ses activités quotidiennes, Lise Courtemanche se considère tout de même chanceuse. Elle sait qu’elle revient de loin. Plongée dans un coma de trois semaines en mars dernier, à la suite d’une opération des intestins, on a craint pour sa vie. «Les médecins ne croyaient pas que j’allais m’en sortir. Lorsque je me suis réveillée, j’ai dû réapprendre à marcher et à parler, comme un jeune enfant», se souvient-elle. Après des semaines de rééducation, l’ex-enseignante est victime d’un autre coup dur au début du mois de juillet: une embolie pulmonaire double. Un retour en milieu hospitalier dont elle se serait bien passée. «Les médecins m’ont obligée à prendre au moins deux mois de repos, sans activité intense. Pour une hyperactive comme moi, c’est presque impensable de mettre de côté mes tâches quotidiennes. Je dois même marcher à l’aide d’un déambulateur, parce que je n’ai pas assez de force dans les jambes. J’ai bien hâte de me débarrasser de cet appareil», lance-t-elle dans un mélange d’humour et de résignation. Témoin de la détresse des aînés Peu importe les étapes de sa vie, Lise Courtemanche a toujours carburé aux projets et aux défis personnels. Même après avoir mis un terme à sa carrière dans l’enseignement en 2009 (après 46 ans!), elle a continué de se donner corps et âme pour la communauté. Nouvellement retraitée, elle a investi ses énergies dans la fondation de l’ensemble vocal Le Chœur des Cantons, tout en s’impliquant activement contre la maltraitance envers les aînés, par le biais de l’AQDR Memphrémagog. Si elle a toujours été consciente des difficultés vécues par certaines personnes âgées, ses récentes visites en milieu hospitalier n’ont fait qu’augmenter ses appréhensions. «J’ai été témoin de choses très tristes lorsque j’étais hospitalisée. Plusieurs patients autour de moi ne recevaient aucune visite. Quand tu es malade, tu as besoin de voir du monde, de te raccrocher à quelque chose, de savoir qu’on ne t’a pas oublié», plaide-t-elle. «Moi, j’ai été très chanceuse à ce niveau, car j’avais de la visite tous les jours. Ça m’a aidé à passer au travers, tout comme mon amour de la chanson. Lorsque j’avais des périodes plus creuses, je repassais dans ma tête les chansons de notre spectacle (de son ensemble vocal), ou encore, je me remémorais les comptines que je chantais avec mes élèves du primaire. Ce sont de beaux souvenirs qui refaisaient surface.» Double hommage Absente bien malgré elle du concert annuel du Chœur des Cantons, le 22 avril dernier, Lise Courtemanche a eu droit à un hommage bien senti de ses collègues, sur la scène du Vieux Clocher.

Lise Courtemanche a eu droit à un double hommage le 22 avril dernier, dont celui de recevoir la médaille du lieutenant-gouverneur pour les aînés.
Parce que c’est également cette journée-là que le lieutenant-gouverneur du Québec, l’honorable J. Michel Doyon, était en Estrie pour remettre ses médailles aux récipiendaires régionaux. Incapable de se rendre à la cérémonie, Mme Courtemanche a été représentée par la présidente de la Table de concertation des aînés, Micheline Roberge, qui avait elle-même soumis la candidature de la Magogoise, en collaboration avec Louisette Courtemanche-Latulippe, de l’AQDR. «J’ai manqué deux rendez-vous importants le 22 avril, mais ça m’a fait chaud au cœur d’apprendre qu’on m’avait honorée lors du spectacle de mes collègues. Micheline (Roberge) s’est également fait un devoir de venir me remettre ma médaille à l’hôpital», raconte-t-elle avec reconnaissance. À 74 ans bien sonnés, Lise Courtemanche estime qu’elle a encore plusieurs choses à accomplir sur cette terre, notamment continuer de veiller sur son fils paraplégique (blessé dans un accident en 1983) et reprendre sa place de choriste dans son ensemble vocal. «Je veux pouvoir débuter les pratiques avec mon groupe, lorsque s’entamera la nouvelle saison à l’automne. Recommencer à chanter, c’est une motivation à me remettre sur pied», confie-t-elle avec détermination.