Apparence de conflit d’intérêts à Potton: «une tempête dans un verre d’eau»

CANTON DE POTTON. Le conseiller Michael Laplume et le maire du Canton de Potton, Jacques Marcoux, tiennent à rassurer la population. Selon eux, il n’y a aucun conflit ou apparence de conflit d’intérêts dans le dossier d’acquisition de l’ancienne CIBC (voir autre texte). L’échevin ayant fait un profit de 110 000 $ en cédant ce bâtiment situé au 291, rue Principale, croit plutôt qu’il ne s’agit que «d’une tempête dans un verre d’eau». Laplume rappelle que la Ville aurait pu l’acheter pendant les huit mois que l’édifice était à vendre. «J’ai alors fait une offre, mais j’aurais cédé ma place si la Ville avait manifesté son intérêt, même avec une offre plus basse que la mienne», prétend-t-il. Il rejette complètement les allégations de conflit d’intérêt, mais il comprend les questionnements de la population. «J’ai même refusé de vendre à trois reprises pour éviter qu’on me qualifie d’opportuniste. J’ai vendu car la Municipalité a un réel besoin d’espace», précise le conseiller Laplume. Il justifie le prix de vente de 174 300 $ en disant que la valeur des propriétés augmente au Canton de Potton. Il cite l’exemple de quelques maisons vendues récemment en seulement quelques semaines au village, contrairement à deux ou trois ans par le passé. Il rappelle aussi qu’un terrain à vendre 150 000 $ depuis cinq ans a été vendu 250 000 $ il y a quelque semaines. Rien d’illégal selon le premier magistrat Le maire du Canton de Potton, Jacques Marcoux, rappelle qu’une vérification a permis de constater l’absence de conflit d’intérêts. Selon lui, la résolution de septembre dernier indique que «le bâtiment appartient à un conseiller municipal et que selon l’article 305 de la Loi sur les élections et référendums, un conseiller n’est pas inhabile à siéger si un contrat a pour objet la vente ou la location, à des conditions non préférentielles, d’un immeuble.» Marcoux rappelle qu’il ne s’agit pas de conditions préférentielles, car le prix vendu correspond à la valeur inscrite au rôle. Le premier magistrat estime qu’il s’agit d’une bonne occasion pour solutionner le manque d’espace de la Municipalité. «On avait passé notre tour pour acheter ce bâtiment en 2017, on ne voulait pas rater le bateau une seconde fois», signale-t-il. Il croit que l’ancienne CIBC sera un endroit idéal pour y loger le bureau d’information touristique. Selon lui, il s’agit d’un lieu plus stratégique et plus visible afin d’attirer de plus en plus gens à visiter la région. «Oui, M. Laplume a fait un bon gain en capital, mais il a eu la chance d’acheter le bâtiment à un prix avantageux. Oui, les gens peuvent conclure à différentes interprétations, mais je suis convaincu que tout a été fait correctement», clarifie-t-il. Acheter l’église Saint-Cajetan? Même en achetant l’ex-CIBC, l’acquisition de l’Église Saint-Cajetan demeure une option pour combler un manque d’espace jugé criant par le le conseil municipal. Les élus doivent cependant attendre l’offre de l’Archevêché de Sherbrooke, qui pourrait se chiffrer à la somme symbolique d’un dollar. «Ça nous intéresse. La proposition pourrait arriver en novembre», indique le maire Marcoux. En achetant ce lieu de culte, le conseil pourrait le transformer en centre communautaire, un peu comme l’a récemment fait la Municipalité d’Eastman. L’entretien serait aux frais des contribuables, mais un financement du fédéral serait peut-être disponible.