Amputé aux mains et pieds, Samuel rayonne
COURAGE. Samuel Bonneau, neuf ans, a beau vivre avec une amputation congénitale aux mains et aux pieds, il est fou de sports. Il arrive aussi à enfiler une aiguille, un exploit que le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine a tenu à filmer.
Malgré l’absence d’extrémités complètes, le jeune garçon du Canton d’Orford effectue tout ce qu’un enfant de son âge est en mesure de réaliser, même couper son steak. Il saute avec joie sur le trampoline familial, pédale à vélo, joue au soccer, fait du karaté, de la gymnastique, du skateboard, en plus de dévaler les pentes du Mont-Orford. «Et j’aime les sciences!», lance le garçon, questionné sur sa matière scolaire préférée. Fréquentant l’école Saint-Patrice, à Magog, il s’intéresse à l’astronomie et possède un télescope.
N’allez pas croire que même s’il est né avec six doigts en moins qu’il ne peut s’habiller seul. Au contraire! Il attache ses lacets, boutonne ses vêtements et enfile seul sa prothèse du pied droit. Quant à son pied gauche, il a plutôt besoin d’une orthèse. L’inconvénient est qu’il faut toujours acheter la chaussure du pied droit une pointure plus grande que l’autre. Il faut donc toujours magasiner deux paires de chaussures.
«Il faut changer de prothèse tous les neuf mois, raconte son père, Gaétan Bonneau, qui a toujours encouragé son fils pour développer sa confiance en soi. Je lui dis «Go, t’es capable!». Les ergothérapeutes sont impressionnés de lui.»
Avec ou sans prothèse, Samuel marche, court et s’amuse sans restriction. «Je lui ai toujours dit qu’il était un super héros quand il était petit, mentionne M. Bonneau, avec fierté et émotion. D’ailleurs, il aimait beaucoup les supers héros, comme Superman.»
Quelques chirurgies
À sa naissance au CHUS de Sherbrooke, Samuel a été transféré d’urgence à l’Hôpital Sainte-Justine pour y subir une délicate opération à la bouche. «Sa langue était colée au palais, se souvient M. Bonneau comme étant le moment le plus difficile pour lui, n’ayant pas pu prendre son bébé dans ses bras. À quatre ans, il a subi un relâchement de la langue pour l’aider à mieux parler.»
Les anomalies aux mains et aux pieds de Samuel avaient été détectées lors d’une échographie pendant la grossesse, mais ses parents avaient décidé de poursuivre la gestation. «Les médecins nous avaient assurés que ses organes internes étaient intacts», se remémore le père.
La première année de vie de Samuel a été parsemée d’allers-retours à l’Hôpital Sainte-Justine, notamment pour une chirurgie à son pied gauche, en plus des changements du plâtre qui a suivi à toutes les deux à trois semaines.
Par chance, M. Bonneau qui est opérateur de grue, a pu être souvent secondé par sa mère, une mamie en or. Le père apprécie aussi le soutien du Programme les vainqueurs des amputés de guerre, qui défraie une partie des frais encourus pour les prothèses, et le gouvernement contribue aussi. L’organisme a même fait de la sensibilisation l’école de Samuel lorsqu’il était en 1ère année.
«Une jeune femme avec de petites mains a fait le tour de toutes les classes pour échanger avec les enfants. Ils ont posé plein de questions», apprécie M. Bonneau.