Akzo Nobel veut décongestionner les rails en bordure du lac Magog

TRANSPORTS. Akzo Nobel investit 1,2 million de dollars pour optimiser la logistique de ses wagons transportant du chlorate de sodium.

Selon le directeur général de l’usine magogoise, Gilles Villeneuve, l’objectif consiste à libérer les rails du secteur Venise à Magog et dans le secteur Deauville. Plusieurs wagons demeurent stationnés en bordure du lac Magog, ce qui irrite les voisins, plus particulièrement depuis la tragédie de Lac-Mégantic.

«Nous sommes sensibles au bon voisinage. Ça nous interpelle. Nos patrons n’ont pas hésité à investir pour améliorer la qualité de vie des gens», résume M. Villeneuve.

Les travaux qui se termineront en juin consisteront à augmenter la capacité d’entreposage des wagons de la compagnie sur les terrains appartenant à Akzo Nobel.

Même si les wagons garés près du lac Magog n’appartiennent pas tous à Akzo Nobel, M. Villeneuve assure que le déplacement des wagons appartenant à son entreprise améliorera significativement la situation. «Nous allons réduire de 90% les journées où un ou plusieurs de nos wagons sont entreposés dans le secteur Deauville», détaille le dg de l’entreprise magogoise.

Les wagons appartenant aux autres compagnies, qui transportent d’autres produits comme du pétrole ou du propane, ne seront pas acceptés sur les terrains d’Akzo Nobel. Il risque donc d’avoir encore des entreposages de trains dans le secteur Venise, mais en moins grande quantité.

Voilà la crainte du Comité de citoyens de Magog et du secteur Deauville. Ce regroupement applaudit la décision d’Akzo Nobel, mais s’inquiète du fait que la compagnie propriétaire de la voie ferrée, CMQ, saute sur l’occasion pour entreposer des wagons avec des matières plus dangereuses, comme du propane ou du pétrole.

«Nous n’avons reçu aucun engagement du CMQ à cet effet. Nous, on souhaite le départ des matières dangereuses, mais on veut aussi éliminer les nuisances sonores et visuelles», explique la porte-parole du groupe, Isabelle Dionne.

La fermeture de l’usine de Valleyfield n’ébranle pas les Magogois

Sans faire de mauvais jeu de mots, l’usine magogoise demeure sur les rails malgré la fermeture de l’usine de Valleyfield en janvier dernier, une entreprise qui appartenait également à Akzo Nobel. Une cinquantaine de personnes y ont perdu leur emploi. Quelques-uns pourraient être transférés à Magog pour remplacer quelques départs à la retraite. Une partie de la production de chlorate de sodium, utilisé comme blanchiment dans l’industrie des pâtes et papier, a été déplacée du côté de Magog afin d’augmenter la capacité de production de l’usine. Aucune embauche supplémentaire n’est prévue.

«Cette fermeture ne nous inquiète pas pour notre avenir, même si nous demeurons l’unique usine de la compagnie au Québec dans le secteur chimique. Nous devons tout de même conserver notre performance pour continuer à se démarquer dans un marché mondial très compétitif», ajoute M. Villeneuve.

L’usine de Valleyfield a d’ailleurs été fermée en raison du déclin de la demande en chlorate de sodium à travers l’Amérique du Nord. La production de cette usine a été transférée à Magog, au Mississippi et dans l’état de Washington.

De nouveaux propriétaires

L’actuelle usine magogoise pourrait bientôt arborer un nouveau nom. En effet, Akzo Nobel vient d’annoncer la vente de sa division «chimie de spécialité», qui inclut l’entreprise de Magog.

La transaction s’élève à 10,1 milliards d’euros. Géant mondial de la peinture et des produits chimiques, Akzo Nobel, dont le siège social est au Pays-Bas, cède ses actions au fonds d’investissement américain Carlyle Group et au fonds souverain de Singapour GIC.

Le fonds Carlyle est considéré comme l’un des plus grands groupes de gestion d’actifs au monde, avec 178 milliards de dollars d’actifs.

La transaction devrait se finaliser vers la fin 2018, selon zonebourse.com