Agrandissement du parc national du Mont-Orford: une navette électrique plutôt qu’un stationnement de 100 places?

CONSERVATION. Les navettes électriques ont décidément la cote ces temps-ci. Après le député d’Orford, Gilles Bélanger, qui propose une dizaine de véhicules pour relier le Canton d’Orford et la Ville de Magog, des résidents du secteur Mont-des-Trois-Lacs réclament une desserte similaire afin de réduire les inconvénients associés à l’agrandissement du parc national du Mont-Orford.

Une vingtaine de citoyens ont assisté à la séance publique du Canton d’Orford, le 6 mars dernier, afin de partager leurs inquiétudes auprès des élus de l’endroit. Doubler la superficie d’une aire de conservation équivaut à augmenter la circulation sur quelques artères routières, incluant les chemins des Bûcherons et de la Rive situés dans leur coin de pays.

Richard Régimbald souhaite travailler de concert avec le conseil municipal pour exprimer les commentaires et propositions du groupe lors de la seconde partie du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE), qui se tiendra au Chéribourg à compter du 3 avril prochain. La mobilisation s’organise déjà avec le dépôt possible d’une quinzaine de mémoires individuels, ainsi que d’un autre document signé par plusieurs citoyens des Trois-Lacs.

Aux dires de M. Régimbald, la plupart jugent déraisonnable d’aménager un stationnement de 100 places sur le chemin des Bûcherons et à proximité du lac Simoneau. «Nous observons plusieurs inconvénients à augmenter la circulation sur ce chemin privé, non sécuritaire, et qui manque d’entretien chronique et inadéquat, été comme hiver», prévient-il.

PARTAGER UNE OU DEUX NAVETTES AVEC MONTJOIE

Lui et ses voisins proposent de recourir à la navette électrique déjà projetée pour desservir le secteur du Lac-Montjoie. Ils déplorent le traitement différent accordé aux gens de ces deux zones. «On veut, d’un côté, préserver la quiétude de 20 propriétaires de Montjoie, tout en proposant dans notre secteur de plus de 70 résidences un stationnement de 100 places accessibles à partir de deux chemins privés, dont les infrastructures sont non conformes et dangereuses», commente-t-il.

Benoit Bazoge recommande aussi un partage d’une ou deux navettes électriques, surtout que ce futur mode de transport doit avoir un point de départ dans un stationnement pas très loin sur la route 220. «Si le ministère de l’Environnement a accepté la mise en service de navettes pour desservir le secteur du Lac-Montjoie, pourquoi le secteur des Trois-Lacs ne pourrait-il pas bénéficier du même type de service en utilisant la même navette que Montjoie? Il ne pourra pas y avoir d’acceptabilité sociale sans équité», ajoute-il.

Au lieu d’un vaste stationnement qui risque de déborder en période de grand achalandage, M. Bazoge suggère plutôt d’aménager un plus petit point d’accueil pour les usagers de la navette, les randonneurs et les cyclistes.

Pour sa part, Marcelle Piquette se demande qui sera responsable de l’entretien des chemins si le projet d’agrandissement va de l’avant tel que proposé. «Comment est-il possible qu’un chemin privé, sur lequel même le Ministère n’a pas de contrôle, donne accès à un parc national de nature publique conçu pour des générations futures dont on doit en assurer la pérennité?»

LA SECONDE PARTIE DU BAPE EN AVRIL

Dès le 3 avril à 19 h, le BAPE viendra entendre les commentaires de la population au sujet de l’agrandissement du parc national du Mont-Orford. Les audiences publiques se tiendront de nouveau à l’Hôtel Chéribourg au Canton d’Orford. Les travaux seront aussi retransmis en direct sur le site Web et la page Facebook du BAPE. Les séances pourraient se poursuivre les jours suivants selon la participation du public.

Les gens qui souhaitent s’exprimer en public doivent prendre rendez-vous avec la commission avant le 16 mars à 16 h. Les mémoires doivent être transmis avant le 30 mars à midi.

Info: www.bape.gouv.qc.ca