Abolition possible des CLD: inquiétude chez les élus

INVESTISSEMENTS. Même si aucune annonce officielle n’a été faite par le gouvernement Couillard au moment d’écrire ces lignes, l’inquiétude se fait déjà ressentir chez les élus de la région quant à une probable abolition des Centres locaux de développement (CLD).

La mairesse de Magog, Vicki May Hamm, qui est également présidente du CLD de Memphrémagog, comprend que le gouvernement doit faire des économies pour équilibrer son budget.

Par contre, elle craint énormément les impacts qu’auront ces coupures, surtout pour les régions. «Les grands centres comme Montréal et Québec n’ont pas besoin des CLD pour leur développement économique, mais pour les régions, il s’agit d’un outil majeur pour attirer des entreprises et générer des investissements. Qui va accompagner les promoteurs dans leur projet d’affaires dorénavant? Qui va gérer les fonds d’aide, s’il en reste encore? Qui va s’occuper du développement touristique?», se questionne-t-elle.

Le préfet de la MRC de Memphrémagog, Jacques Demers, abonde dans le même sens en affirmant que des coupes dans le budget ne sont jamais une bonne nouvelle en soi. De plus, il déplore le manque de transparence de Québec dans ce dossier. «Nous avons cru un bout de temps qu’on ferait partie de la décision, que les CLD auraient une chance d’être représentés dans le processus. Malheureusement, ça n’a pas été le cas», constate celui qui est aussi maire de Sainte-Catherine-de-Hatley.

Vicki May Hamm a du mal à s’expliquer pourquoi le gouvernement n’opte pas pour la voie démocratique dans ce dossier, d’autant plus que la Commission de révision de programmes amorcera ses activités dans à peine quelques semaines. «Le gouvernement décide d’agir en catastrophe en nous imposant sa décision. Nous, on va subir, tout simplement. C’est regrettable, surtout que les impacts seront majeurs.» Quoi qu’il arrive, Mme Hamm a bon espoir que les acteurs dans Memphrémagog se tiendront debout et trouveront des solutions adéquates pour pallier les pertes qui se pointent à l’horizon.

Avant même l’annonce des intentions du gouvernement, les responsables du CLD de Memphrémagog travaillaient déjà sur une restructuration pour rendre leur organisation plus efficiente face aux besoins des 17 municipalités. D’ailleurs, quelle que soit la décision de Québec, Mme Hamm veut tenir comme prévu un sommet économique dans la région au cours des prochaines semaines.

Notons que le budget annuel du CLD de Memphrémagog est d’environ 1,08 M $.

Les conférences régionales des élus font également l’objet de rumeurs d’abolition.