1,1 M $ pour capter le carbone sur la ferme de l’Abbaye
ENVIRONNEMENT. Ottawa octroie la somme de 1,1 million de dollars à trois amoureux de la forêt, qui souhaitent notamment capter du carbone en plantant des arbres sur la vaste ferme de l’Abbaye Saint-Benoît-du-Lac.
Grâce à cette subvention, l’objectif de la Fiducie de recherche sur la forêt des Cantons-de-l’Est consiste à identifier des moyens efficaces de réduire les gaz à effet de serre sur la ferme des moines bénédictins, mais aussi sur les fermes Lamontagne (Magog) et Carocel (Bromptonville).
La Fiducie effectuera une étude de la capacité de stockage du carbone des bandes filtrantes de peupliers hybrides et des bandes riveraines de plusieurs espèces d’arbres et ses effets sur l’écosystème. Ce projet fournira aux agriculteurs l’accès à des pratiques de gestion bénéfiques de réduction des gaz à effet de serre.
Les principaux chercheurs de la Fiducie, Daniel Gagnon et Benoît Truax, estiment que les bandes filtrantes d’arbres, en plus de séquestrer le carbone, assimilent également les nutriments en excès provenant des champs, avant qu’ils ne se retrouvent dans les cours d’eau.
De plus, les bandes de peupliers produiront de la biomasse, essentiellement carboneutre, qui pourra servir de source d’énergie sur la ferme, réduisant la production de gaz à effet de serre à partir de carburants fossiles.
Sans trop vouloir faire de la politique, les deux partenaires souhaitent que les élus donnent plus de muscle à la réglementation sur le déboisement. Selon eux, presque chaque arbre joue un rôle de protecteur de l’environnement, tout en limitant les dégâts lors d’inondation. «Les problèmes seraient moins nombreux si tous les ruisseaux avaient sa bande riveraine de protection», assure M. Gagnon.
Marcel Leboeuf, l’amoureux de la forêt
Troisième membre du trio de fiduciaires, le comédien Marcel Leboeuf est convaincu que l’amour et la passion des forêts représentent un important pas dans la bonne direction pour la protection de l’environnement. Il croit faire sa part depuis que son grand-père lui a légué 400 acres de terres en 1981. «Mon histoire d’amour avec la forêt s’est poursuivie avec mon engagement dans la Fiducie et avec ma possession actuelle de 1200 acres de terres, mais il faut s’en occuper», lance-t-il.
Dom Laberge, père-abbé de l’Abbaye, croit que cette subvention représente «une marque de reconnaissance pour la fiducie qui travaille depuis dix ans et pour des chercheurs qui œuvrent sur notre propriété depuis 1990».
Le député de Brome-Missisquoi, Denis Paradis, croit que la science s’avère un outil efficace pour réduire les gaz à effet de serre, mais aussi pour diminuer les intrants qui nuisent à la qualité de l’eau du lac Memphrémagog. «Cet investissement permettra à la Fiducie de mettre au point de nouvelles pratiques et technologies propres afin d’améliorer la durabilité économique et environnementale de la ferme au Canada», dit-il.
La subvention d’Agriculture et Agroalimentaire Canada provient du Programme de lutte contre les gaz à effet de serre en agriculture.