Tribune libre: érosion ou privatisation au Mont-Orford?

Aux administrateurs de la corporation ski et golf Mont Orford,

Maintenant que le gouvernement  nous autorise l’accès aux sentiers pédestres, nous apprenons que la montagne restera barricadée jusqu’à nouvel ordre, en raison des risques associés à l’érosion et la fonte des neiges. Vous savez comme moi que ces arguments tiennent pas la route et que je m’expliquent mal tout ces efforts pour empêcher les randonneurs de profiter de la montagne. Cette pratique ne nuit en rien aux opérations durant la saison de ski. L’érosion de nos chaussures n’est rien comparé à celle de la machinerie.

Les mesures prises par l’administration pour barricader la montagne semblent démesurées. En cette fin de saison abrupte où la rentabilité n’a sûrement pas été au rendez-vous, On s’explique mal la décision d’engloutir des fonds publics, à barricader et surveiller les entrées à la montagne. Avec les subventions de la MRC de 500 000$ par année pour une période de 5 ans, nous pouvons dire qu’il y a un peu de nous dans cette montagne. En cette période historique, nous nous attendions à davantage d’empathie de la part de l’administration envers sa communauté. La station Bromont a ouvert à ses résidents. En quoi le Mont Orford veut-il  se démarquer, en érigeant un château-fort à sa base?

Nous observons depuis les dernières année qu’un vent de privatisation semble souffler au pied des pentes du mont Orford. La corporation largement subventionnée, est redevable à sa communauté. Le conseil d’administration semble prendre des décisions sans rendre de comptes à personne. Est-ce vraiment un mode de fonctionnement souhaité pour cet organisme à but non lucratif? Quelle est votre véritable mission (le lien internet définissant votre mission est rompu). Les principaux dirigeants disent à qui veulent l’entendre, qu’ils rêvent d’une guérite à sa base avec prélèvement de frais version 2.0 via des applications intelligentes. Est-ce ça le progrès? Voulons nous vraiment de contribuer par nos taxes à l’implantation de ces infrastructures?   Quelle image de citoyen corporatif ce conseil souhaite donner à la communauté qu’elle est censée servir ? Quelle sont les véritables raisons qui poussent les administrateurs à maintenir clôtures et gardiens?

Dans vos remerciements à vos partenaires, la MRC les municipalités, il ne faudrait pas oublier les résidents, qui sont par leur taxes des joueurs importants dans la réalisation de vos projets. Alors la prochaine fois qu’un résident vous demande des réponses, remerciez-le au lieu de lui demander de se mêler de ses affaires. La montagne est pour la communauté un terrain de jeu, un lieu d’entraînement, un « stair master » à ciel ouvert où se retrouvent des dizaines de randonneurs chaque jours. C’est notre mode de vie, une soupape bien-être pour se ressourcer avant ou après le travail. Cette nature est un besoin essentiel et son accès ne doit par être taxé davantage. La pratique de la randonnée ne nuit en rien la tenue d’événements que la station souhaite attirer.

L’érosion que vous semblez craindre sera davantage le fossé que vous allez créer avec toute une communauté de sportifs de la région. Nous avons choisi cette région pour la beauté et la qualité de son terrain de jeu. Ici dans la région on veut davantage d’initiatives comme la fondation Christian Vachon, qui souhaite donner une chance égale à tous. Enclaver en instrumenter la montagne va plutôt à l’encontre de l’esprit de ces piliers, qui prônent une population active.

Pourquoi ne pas déconfiner la montagne en même temps que les sentiers de la SEPAQ ? Qu’est-ce que les administrateurs ont en tête en bloquant ainsi l’accès à la montagne ?

Messieurs Demers et Blouin, vous nous devez des explications. Ce n’est pas le genre de relation que nous souhaitons développer avec  »notre montagne ». Que cette richesse soit accessible à tous

Patrick Lagrandeur

Magog