Des Mexicains prêts à tout pour travailler à Magog

MAGOG. Confrontée à un problème de pénurie de main-d’œuvre, l’entreprise UsiHome a pris les grands moyens pour y remédier, en embauchant des Mexicains qui ont tout quitté pour relever cette opportunité de carrière inespérée.

L’arrivée de ces dix travailleurs est le fruit d’un travail de longue haleine, puisque le processus a été enclenché en juin 2018. Comme l’explique la directrice des ressources humaines chez UsiHome, Josianne Taillon, l’entreprise avait épuisé tous ses recours localement pour dénicher de nouveaux talents. «Nous avons un bon noyau d’employés, qui sont là depuis plusieurs années. Le problème concerne surtout les nouveaux, qui n’ont pas de sentiment d’appartenance. Ils viennent voir et repartent dès que quelque chose ne va pas. Il y a des jobs disponibles partout, alors ils ont le beau jeu d’aller voir ailleurs», constate Mme Taillon.

 

Beaucoup de préparation

Pour l’usine située dans le parc industriel et qui fabrique des structures en bois, l’embauche de main-d’œuvre étrangère est quelque chose de complètement nouveau. Ainsi, tout a dû être réfléchi pour que l’adaptation se fasse de la meilleure façon.

Par exemple, un contremaître parlant espagnol a été embauché. De plus, tous les documents nécessaires à leur emploi ont été traduits. «Il a fallu aussi leur trouver un toit, ajoute-t-elle, en précisant que les coûts du loyer sont payés par les travailleurs. Ils demeurent tous dans une grande maison, située non loin du travail. Ils peuvent tout faire à pied, comme leurs commissions et aller à l’église, eux qui sont très croyants. Ils ont également des cours de français, dans leur temps libre, trois fois par semaine.»

Jusqu’à présent, l’expérience s’avère des plus concluantes. La directrice des ressources humaines se dit même agréablement surprise par le «professionnalisme» et le «savoir-vivre» de ses nouveaux collègues.

Ces derniers, selon elle, sont prêts à tout pour faire bonne impression et conserver leur emploi. Leur permis de travail est valide pour un an et peut être renouvelable. L’une des conditions est qu’ils doivent demeurer au Québec durant tout leur séjour.

«Au Mexique, ils gagnaient des salaires de 2 à 3 $ l’heure, soutient-elle. Ils n’étaient pas dans la rue, mais ils vivaient avec le strict minimum. Pour eux, il s’agit d’une opportunité incroyable de faire de l’argent, à l’image des Québécois qui vont travailler dans le Nord.»

«La plupart sont âgés dans la vingtaine. Certains ont des jeunes enfants. La conjointe de l’un d’eux est même enceinte de sept mois. Son bébé aura déjà grandi lorsqu’il le verra pour la première fois. Ça démontre toute leur volonté», conclut Josianne Taillon.

Avis aux chercheurs d’emplois «locaux», UsiHome a encore une dizaine de postes à combler, malgré l’arrivée de ces étrangers.