L’histoire du conte québécois racontée par un auteur catherinois

L’acteur, historien, raconteur et écrivain Jean-Claude Germain publie chez Hurtubise un ouvrage intitulé La double vie littéraire de Louis Fréchette : suivi d’une brève histoire du conte au Québec.

Par François Bouchard

De son propre aveu, l’auteur de Sainte-Catherine-de-Hatley s’intéresse à cet homme depuis bien des années et s’étonnait que très peu d’ouvrages lui soient dédiés malgré les nombreux poèmes, contes, pamphlets qu’il a rédigés et les pièces de théâtre qu’il a mises sur pied au 19e siècle.

«J’ai décidé d’écrire un livre sur Louis Fréchette parce qu’il est un personnage littéraire extrêmement intéressant et exemplaire, un peu oublié, qui fut également polémiste.» Il s’agit en effet d’une biographie liée aux œuvres de Fréchette, excepté qu’elle est structurée de manière à être lue comme un roman. La vie de Louis Fréchette, un peu comme ses personnages, fut à n’en pas douter remplie de nombreux rebondissements et de rencontres, entre autres avec Victor Hugo et Mark Twain, que M. Germain a su exploiter. «Il n’a donc pas que raconté l’histoire, il l’a vécue», souligne-t-il.

Ce livre se veut une porte d’entrée dans le monde des conteurs québécois où Louis Fréchette donne vie à des personnages s’exprimant «dans une authentique langue québécoise» d’époque tels que l’hilare Jos Violon qui arpentait le Saint-Maurice.

«Le type de personnage qu’il a défini continue d’exister dans les contes postérieurs. On retrouve évidemment des variantes, mais il y a toujours la même base», explique l’auteur.

 

L’ouvrage comprend également un second segment faisant la rétrospective de ceux et celles qui ont succédé à Fréchette dans l’art du conte, comme Yvon Deschamps et Fred Pellerin. «Dans cette partie, j’ai développé l’histoire du conte jusqu’à maintenant, avec sa renaissance survenue il y a environ 15 ou 20 ans, parce que je trouvais qu’il y avait une filiation entre Fréchette et les contes», poursuit le passionné d’histoire. On y apprend alors que l’une des fonctions des conteurs et des personnages comiques est de traduire la réalité et de renvoyer l’image que la société a d’elle-même.