Magog augmentera sa dette pour réparer ses rues

FINANCES. Face à un réseau routier qui dépérit à vue d’œil, la Ville de Magog a révisé sa Politique de gestion de la dette de manière à dégager plus d’argent pour les infrastructures municipales. La Politique de gestion de la dette avait été adoptée en 2013. L’objectif était notamment de fixer des balises pour mieux contrôler l’endettement de la Municipalité. Toutefois, comme le fait valoir la mairesse Vicki-May Hamm, il était nécessaire de revoir ces critères en raison des nouveaux besoins dans les infrastructures routières. «Dans l’ancien conseil, les investissements dans les rues étaient passés de 3 à 6 M$. On se rend compte aujourd’hui que même avec cette cadence, on en met pas assez. L’objectif du conseil serait de se rendre au moins à 10 M$ et là, on parle seulement d’infrastructures routières», explique Mme Hamm. Pour y arriver, le conseil en est venu au constat que la Ville devait s’offrir plus de marge de manœuvre dans la gestion de son endettement. En plus d’augmenter le maximum d’emprunts par année de 5 à 7 M$, la Municipalité se donne de la flexibilité dans le remboursement de ses dettes. «Avec cette Politique, on s’était serré la ceinture pas à peu près. On finançait nos emprunts sur une plus courte période, ce qui fait que la population actuelle absorbait beaucoup d’investissements. Avec cette révision, on se permet de rembourser sur une période maximale de 20 ans selon la durée de vie des infrastructures en question», ajoute la première magistrate. La politicienne soutient que malgré cet allègement des règles, la Politique est encore soumise à des critères stricts «pour s’assurer que notre niveau d’endettement répond à une saine gestion financière». Pas inquiète pour la dette Malgré une hausse projetée de plus de 20% de la dette d’ici 2021, Vicki-May Hamm, tient à se faire rassurante. Dans le dernier Programme triennal d’investissements (PTI), adopté par le conseil municipal le 17 septembre dernier, on y apprend que la dette répartie à l’ensemble des contribuables passerait de 41 à 53 M$. Une situation inhabituelle si on compare aux années passées, alors que ce montant n’a jamais dépassé 43 M$ depuis 2014. «Chaque fois qu’on présente le PTI, on projette le pire des scénarios. Évidemment, on n’est pas à l’abri d’un appel d’offres plus élevé que nos estimations ou des extras dans un projet. Malgré cela, à la fin de l’année, on a presque toujours dépensé moins que nos prévisions, car dans le PTI, on ne «budgette» pas les subventions tant qu’elles ne sont pas officielles», explique la mairesse. Elle donne en exemple, les travaux de 22 M$ du centre-ville de Magog et ceux de 18,5 M$ de l’usine d’épuration d’Omerville, pour lesquels la Municipalité est encore en attente de subventions. «Pour l’usine d’Omerville, notre souhait est de commencer les travaux en 2019. Le problème actuel est que les programmes gouvernementaux financent seulement la restauration et la rénovation, alors que de notre côté, nous voulons la déplacer et utiliser une meilleure technologie pour augmenter sa capacité. C’est là que ça se complique», conclut-elle.