Coventry: des intervenants canadiens veulent être rassurés

INQUIÉTUDES. La MRC de Memphrémagog a une fois de plus fait part de ses préoccupations à l’égard du projet d’agrandissement du site d’enfouissement de Coventry au Vermont, le 4 septembre dernier, lors d’une rencontre avec des représentants fédéraux régionaux. Des employés et élus de la MRC ainsi que des Villes de Sherbrooke et Magog ont profité de cette tribune pour faire valoir les enjeux qui les inquiètent. Ils se sont notamment adressés à la ministre du Développement international et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, à l’adjointe principale du député Denis Paradis de Brome-Missisquoi, Johanne Gauvin, au directeur des affaires transfrontalières chez Affaires mondiales Canada, Sylvain Fabi, ainsi qu’au président de Memphrémagog Conservation, Robert Benoit. «La rencontre a permis de faire le point sur les préoccupations municipales, à savoir: le traitement des eaux de lixiviation par l’usine municipale de traitement des eaux usées de Newport, la demande d’agrandissement pour la phase V (déposée en 2005 et restée en suspens) et la mise en place d’un fonds pour l’après-fermeture afin d’assurer la sécurité du site pendant plus de 30 ans après la cessation des activités», peut-on lire dans un communiqué émis par la MRC de Memphrémagog. Cette mobilisation s’explique par le fait qu’une demande d’agrandissement du site à Coventry a été présentée en mars 2017 par New England Waste Services of Vermont. Ce projet (phase VI) touche une superficie de 51 acres qui jouxte un large complexe de milieux humides riverains de la rivière Black, un important tributaire du lac Memphrémagog. Pour les autorités canadiennes, ce projet suscite son lot de questionnements sachant que le lac Memphrémagog sert de réservoir d’eau potable pour plus de 175 000 personnes. En contrepartie, il n’y a aucune prise d’eau publique aux États-Unis, ce qui fait en sorte que le lac ne bénéficie pas de la même protection qu’en sol canadien. D’ailleurs, la reconnaissance du lac Memphrémagog par le Vermont comme réservoir d’eau potable est souhaitée par la MRC puisqu’elle «contribuerait à la protection durable du lac, pour les générations actuelles et futures». De plus, toujours selon la MRC, tous les participants à cette rencontre régionale s’entendaient pour dire «qu’une action concertée des intervenants serait bénéfique». Rappelons que Sherbrooke, Magog, l’Abbaye Saint-Benoît-du-Lac, Canton de Potton (secteur Owl’s Head) et le Club Hermitage (Magog) puisent leur eau dans le Memphré.