TRIBUNE LIBRE: Repensons le développement de nos montagnes

Le 29 mai dernier, cinquante personnes ont participé à une marche citoyenne dans le versant ouest du Mont-Orford.

Plus précisément, ils ont examiné les derniers développements du côté du mont Lily-Butters. Les constats généraux sont assez décourageants : dynamitage agressifs, déblais et remblais pouvant aller jusqu’à 7-8 mètres alors que les règlements n’autorisent qu’un maximum de deux mètres, déboisement excessif, pentes de rues et d’entrées charretières souvent au maximum autorisé, plusieurs petites anomalies, les ravinements sédimentaires observables,  impossibilité d’avoir une évaluation de la conservation du paysage visuel d’intérêt supérieur.

Nous aimons les montagnes, c’est un paysage important pour tous. Les paysages, c’est un bien commun à protéger. Alors, comment pouvons-nous agir autrement pour conserver ce que nous admirons? Comment développer et construire différemment pour protéger ce que nous aimons?

Concernant les développements en montagne, nous agissons encore comme il y a 50 ans.  Si on fait un parallèle, en 1970, sur le bord des lacs et rivières, plusieurs se faisaient des murs de bétons, des quais en bétons directement sur le bord de l’eau, parfois même dans l’eau, avec la galerie du chalet pratiquement au-dessus du plan d’eau, et souvent une cabane dans l’eau pour abriter le bateau.

Aujourd’hui, nous vivons avec des rivages défigurés, tous les lots ont été vendus et des centaines de lacs sont tout à fait inaccessibles au public, tous les terrains sont privés! Nous sommes pris avec ce passé. Cette époque est révolue, les mentalités ont changé, les règlements pour les lacs et rivières ont changé. Pour les montagnes, nous en sommes encore au développement agressif, un maximum de terrains, l’organisation des chemins sans tenir compte des courbes de niveau, le dynamitage pour tout mettre à notre main, les remblais et déblais sans limites, l’abattage d’arbres, pas de considération pour les sédiments qui vont descendre. Il faut changer nos paradigmes.

Il y a une contradiction en disant qu’on veut protéger l’environnement et que dans la même phrase, on parle de dynamitage. Si on aime la nature et les paysages, pourquoi les dynamiter? Les temps ont changé, nous devons repenser le développement de nos montagnes dans le respect des paysages et de leur accessibilité.

On se fait dire que ces travaux critiqués envers les montagnes respectent les règlements en vigueur. Constatons qu’il faut arriver en 2021 et changer nos règlements pour conserver ces biens communs que sont nos paysages et nos montagnes.

Dans l’immédiat, le groupe de participation citoyenne Imaginons Eastman demande à la Municipalité d’interdire tout dynamitage sur son territoire sauf dans les zones d’extraction.

Le respect de l’environnement commande de ne pas se promener avec des bâtons de dynamite dans les poches!

Claude  Desautels

Porte-parole pour Imaginons Eastman