Memphrémagog: un promoteur au cœur d’une enquête à «La Facture»

TÉLÉVISION. Un promoteur immobilier faisant affaires dans la région de Memphrémagog, Carl-François Durocher-Milani, a été au cœur d’un reportage d’enquête à «La Facture», diffusé sur Radio-Canada le 9 février dernier. L’émission met d’ailleurs en garde les citoyens et leurs portefeuilles face à cet homme qui projette notamment de construire des habitations pour les personnes âgées à Eastman.

La mairesse d’Austin, Lisette Maillé, fait partie des intervenants qui ont participé au reportage, en répondant à visage découvert aux questions du journaliste François Dallaire. Comme l’explique la première magistrate, sa Municipalité a vécu quelques démêlées avec le principal intéressé durant plusieurs années, d’où son souhait d’exposer son expérience sur la place publique.

«L’idée d’accepter de faire l’entrevue était de faire œuvre utile et de rendre service, tout simplement. La Municipalité s’en est assez bien tirée malgré tout. Mais il y a des gens qui ont eu beaucoup moins de chances, comme l’a démontré le reportage. Et j’en connais d’autres dans la même situation qui ont préféré ne pas témoigner.»

En sachant que Carl-François Durocher-Milani est toujours actif dans la région et surtout, libre de ses actions, Lisette Maillé soutient qu’il était à son devoir de citoyenne d’appuyer sur la sonnette d’alarme et comme mairesse, de prévenir ses confrères des environs. «Ce promoteur opère chez nous, dans nos cours, alors c’était impossible pour moi de me taire en lui laissant le champ libre. D’autant plus qu’il travaille sur un projet pour personnes âgées qui, on le sait, sont des proies faciles. Les cas d’abus font constamment les manchettes. Quand un projet est piloté par ce genre de personne, on ne peut pas penser que nos gens sont à l’abri», craint la politicienne.

Même si elle connaissait l’ensemble des faits exposés dans le reportage, Lisette Maillé soutient qu’elle aurait été incapable de remettre tous les morceaux dans le bon ordre, comme l’a fait le journaliste. D’ailleurs, le reportage en question s’intitule non par hasard «Quand une araignée tisse sa toile», en raison de la complexité de toute cette affaire.

 

De graves conséquences

Pour bien connaître l’homme d’affaires Alain Chagnon (Vertendre), qui a perdu 1,5 M$ dans une relation d’affaires avec M. Durocher-Milani (voir autre article), Lisette Maillé rappelle que de telles expériences peuvent avoir de graves répercussions. «Certaines personnes disent que c’est seulement de l’argent. Mais on l’a vu avec M. Chagnon qui est devenu très émotif dans le reportage. Ça vient chercher les gens et ça peut même les démolir, poursuit-elle. Les victimes de fraude s’en veulent, se trouvent naïves et se sentent humiliées. Et si on pense à nos aînés, ils pourraient y laisser leurs économies.»

«Mon but en exposant cette histoire, c’est justement d’éviter à des gens de vivre des choses qui pourraient être très difficiles, traumatisantes et même les mettre à la rue. Au moins, maintenant, il y a un visage et une histoire associés au nom de Carl-François Durocher-Milani et espérons que le bouche-à-oreille fasse son travail», conclut-elle.