Centre communautaire: Magog projette d’augmenter le coût des loyers

COMMUNAUTÉ. La vingtaine d’organismes ayant leur bureau au Centre communautaire risquent d’écoper d’une augmentation du coût des loyers si la Ville de Magog va de l’avant avec la proposition sur la table.

Le Grand Chevalier Yvon Bélair monte aux barricades pour s’opposer à une hausse qu’il juge déraisonnable. «La location de la salle des Chevaliers de Colomb pourrait tripler. C’est inadmissible, plaide-t-il. La hausse équivaut à autant d’argent en moins versé aux personnes vulnérables de notre communauté.»

Bélair clame que la Ville devrait faire sa part en maintenant un prix minimal pour payer l’électricité, par exemple, ou proposer seulement une hausse équivalente au coût de la vie. «La Ville semble ignorer ce qu’on fait et apporte à la communauté, s’attriste M. Bélair. On nourrit notamment beaucoup de gens avec notre Guignolée, mais on fait aussi plein de gestes d’entraide qui ne sont pas toujours dans le journal.»

Les Chevaliers de Colomb de Magog ont donné l’équivalent de 86 000 $ en argent, en meubles ou en nourriture en 2019. Quelque 3300 dépannages alimentaires ont été réalisés dans la même année.

Bélair réplique aussi à la Ville en disant que Sherbrooke charge un loyer de 175 $ par année aux Chevaliers de Colomb de Rock Forest, en plus de remettre une subvention annuelle de 200 $. «Ici, on veut trop nous augmenter. Ça nous démoralise.»

Le Conseil des aveugles, l’Âge d’or de Saint-Patrice, l’AQDR, Han Droits, Zone libre, les Cuisines collectives et les Boomers occupent notamment des espaces dans le Centre communautaire. «Ce sont toutes des associations qui aident des gens de la communauté, en les occupant, en les faisant bouger ou en les divertissant, insiste M. Bélair. Toutes ces activités maintiennent leurs membres en santé physique et mentale, donc loin des hôpitaux.»

 

Tarifs gelés depuis huit ans

La directrice Culture, Sports et Vie communautaire à Magog, Linda Gagnon, confirme l’intention du conseil de majorer le coût des loyers. Selon elle, l’objectif des élus consiste notamment à maximiser les espaces de bureau et de dégeler des tarifs stables depuis 2012.

Conscients que les finances des organismes sont parfois problématiques, les élus souhaitent fixer les loyers à un coût équivalent à 50% des coûts réels. «Le coût au pied carré passerait de 3,50$ à 6,50$ sur une période de cinq ans, ce qui ne représente même pas le double du coût actuel, détaille Mme Gagnon. Le conseil ne croit pas que cette hausse causera des problèmes de viabilité aux organismes.»

Elle rappelle aussi que les associations paient seulement pour leur bureau, et non pas pour les espaces communs comme les toilettes, des salles de rencontres et le stationnement.