Ripplecove: des arbres coupés dans la bande riveraine du lac Massawippi

ENVIRONNEMENT. Les travaux de construction de 24 unités de condotels à l’Hotel Ripplecove d’Ayer’s Cliff inquiètent le voisinage en raison de l’ampleur du chantier et de la quantité d’arbres abattus, plus particulièrement dans la bande riveraine du lac Massawippi.

Louise Roux habite à deux pas de l’établissement touristique. Elle se fait la porte-parole de plusieurs voisins également surpris par le dynamitage et la quantité de roches extirpées de la rive de ce plan d’eau. «On nous avait pourtant dit que cet agrandissement serait de moindre envergure, s’attriste-t-elle. Cet hôtel de luxe perdra son cadre enchanteur avec plus d’asphalte et plus de stationnements. Mais on fait quoi maintenant lorsque les élus disent que ce projet respecte la réglementation?»

Le maire d’Ayer’s Cliff, Vincent Gérin, confirme la légalité du futur bâtiment, à l’exception de l’élagage d’arbres non permis dans la bande riveraine. Un avis d’infraction a été donné au propriétaire Richard Laliberté, mais ce dernier s’est engagé à regarnir cette bande de protection de dix mètres une fois la construction terminée.

D’autres infractions chez les voisins

Le premier magistrat tient cependant à signaler qu’une vingtaine de voisins de la baie Ronde ont également reçu des avis d’infraction afin de respecter la réglementation entourant la protection de la bande riveraine. «On a décidé de faire appliquer le règlement afin de protéger notre lac, dit-il. Les propriétaires ont généralement bien reçu cet avis qui les oblige, par exemple, à revégétaliser cette bande ou à stopper la tonte de la pelouse.»

M. Gérin estime l’investissement de M. Laliberté à quelque 8 M$. L’objectif du promoteur est de terminer le chantier le printemps prochain.

On n’avait pu parler à M. Laliberté au moment d’écrire ces lignes. Par voie écrite, il disait préférer peaufiner son plan de communication avant de commenter publiquement.

M. Gérin croit maintenant que le promoteur demandera bientôt un autre changement de zonage pour permettre, dans une seconde phase, la vocation multirésidentielle dans cette zone.

Pour sa part, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques dit qu’il n’a reçu aucune plainte relativement à ces travaux. Son porte-parole Daniel Messier spécifie toutefois que le Ministère effectuera tout de même des vérifications pour déterminer s’il a y eu des manquements à la Loi sur la qualité de l’environnement.

«Pas de scandale»

L’organisme Bleu Massawippi suit le dossier attentivement. Sa directrice générale Michèle Gérin a observé un écart de conduite dans la bande riveraine, mais elle se dit satisfaite de l’entente entre le propriétaire et la Municipalité pour revégétaliser la bande riveraine. «Il n’y a pas de scandale, car tous les autres règlements municipaux sont respectés, spécifie-t-elle. Ce type de zonage est permis depuis plusieurs années. On récolte ce qu’on permet de faire.»

Elle invite les gens surpris par ces travaux à se tourner plutôt sur l’enjeu majeur des dix prochaines années, en l’occurrence la vente éventuelle et le développement de l’ancien Collège Servite.

Mme Gérin déplore la perte des quelques arbres, mais elle est convaincue que M. Laliberté livrera un projet aussi bien que les autres déjà réalisés à Ayer’s Cliff.