Le CAE de Memphrémagog est en mode deuxième vague

ÉCONOMIE. La pandémie met à l’épreuve nombre de commerces et industries de la région de Memphrémagog. Heureusement, certaines des mesures d’aide annoncées par Québec et Ottawa permettent à plusieurs de garder la tête hors de l’eau.

Le Fonds d’aide à la relance régionale (FARR) lancé ce printemps par Ottawa et semble avoir trouvé preneur. La somme de 1,2 M$ confiée au Centre d’aide aux entreprises de Memphrémagog (CAE) a été écoulée en quelques mois. «Quand la première vague s’est déclenchée, notre premier réflexe a été de contacter les entreprises pour savoir comment ça se passait. La pandémie a eu des effets à géométrie variable sur les entreprises de la région. Certaines entreprises ont dû fermer, d’autres ont continué à opérer», souligne Réal Jr Desautels, directeur général du CAE, qui a été l’interface du programme FARR.

 

L’heure est aux bilans

À l’échelle canadienne, plus de 12 000 entreprises ont fait appel au FARR. Dans les 17 municipalités couvertes par le CAE de Memphrémagog, 40 entreprises se sont prévalues de prêts sans intérêts variant entre 5 000 $ et 40 000 $. Le CAE a par ailleurs versé des contributions non remboursables à 39 entreprises de la région. «Nous sommes venus à la rescousse des plus petites entreprises et on est en train de faire un suivi auprès de ces clientèles», nous dit M. Desautels, qui est à scruter les plus récents états financiers de ses bénéficiaires et à évaluer l’impact de l’aide accordée. «Les B&B et les petits motels ont été particulièrement touchés par la première vague», explique M. Desautels.

Le Centre d’aide aux entreprises de Memphrémagog a aussi dû adapter ses programmes d’aide courants et internes. Le CAE a instauré un moratoire de six mois sur les remises en capital des prêts accordés, de même que sur les versements en intérêts, aux premières heures de la pandémie, explique M. Desautels.

Les programmes internes du CAE ne sont pas pour autant devenus caducs, même si les programmes d’aide du fédéral et du provincial semblent aujourd’hui plus avantageux. Les programmes internes du CAE ont encore leur place dans ce nouvel écosystème, assure M. Desautels.

 

Parés pour la seconde vague

On se retrousse les manches au CAE, conscient des ratés de certains programmes mis en place aux premiers instants de la crise sanitaire. L’aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial (AUCLC) a été très critiquée, souligne M. Desautels. Les 100 M$ annoncés en octobre par Québec, destinés à couvrir les frais fixes des bars et restaurants, reçoivent un bien meilleur accueil. «C’est une aide directe, non remboursable». Le fédéral vient aussi de renflouer les coffres du FARR. «Les 67 CAE de la province vont disposer d’une nouvelle enveloppe de 350 000 $» pour soutenir en priorité, les entreprises qui n’ont pas été affectées durant la première vague, mais qui le seront cette fois-ci. »

Le CAE de Memphrémagog garde un œil ouvert sur les drapeaux rouges qui risquent de se lever. «Notre domaine manufacturier va de l’avant. Les commerces de détail ne sont pas fermés. Les auberges, motels et B&B sont encore une fois très affectés par cette seconde vague», ajoute M. Desautels.

«Notre rôle est de faire un travail de proximité, de trouver des solutions à la carte. Les entrepreneurs sont très résilients. Beaucoup ont profité des aides financières pour travailler les aspects numériques de leur entreprise ce qui leur permet d’être mieux outillés face à la seconde vague.» (Le Reflet du Lac)