La pandémie coûte cher à la Ville de Magog

BUDGET. À l’instar des autres municipalités du Québec, la Ville de Magog devra faire des choix difficiles à l’aube de son prochain budget, alors qu’on estime à ce jour à près de 600 000 $ les coûts et dépenses imprévus liés à la COVID-19.

On évalue notamment à 200 000 $ les pertes de revenus provenant des stationnements municipaux et du centre-ville, qui ont été offerts gratuitement durant les derniers mois. Il y a aussi tous les coûts de main d’œuvre supplémentaire pour faire face à la crise, évalués à 100 000 $. Sans compter toutes les dépenses liées aux mesures sanitaires (gants, masques, désinfectant), qui totalisent près de 70 000 $.

À ces montants s’ajoutent le remboursement des permis de stationnement (48 000 $), l’implantation accélérée du télétravail (25 000 $) et l’aide au loyer (25 000 $), pour ne nommer que ceux-ci.

Mais comme l’explique la mairesse Vicki-May Hamm, certaines dépenses ne sont même pas encore comptabilisées, si bien que le portrait actuel est assurément plus critique. «Ce sont vraiment des approximations, d’autant plus que certains montants sont encore inconnus. Je pense, par exemple, à ceux qui ne seront pas capables de payer leurs factures d’Hydro-Magog ou encore leurs taxes. À mon avis, on doit s’approcher des 800 000 $ de coûts supplémentaires actuellement. Alors oui, ça m’inquiète, surtout qu’il y a encore beaucoup d’incertitude et que la pandémie est loin d’être finie», redoute Vicki-May Hamm.

 

Pas juste des mauvaises nouvelles

En contrepartie, la Ville de Magog a réussi à faire quelques économies durant la crise qui aideront à réduire ce fardeau financier. La plus importante, évaluée à 100 000 $, provient de la mise à pied de salariés. De plus, les droits de mutation, communément appelés taxes de bienvenue, sont en hausse. Ce qui permettra, somme toute, de limiter les dégâts.

«Tout peut encore changer, mais on peut facilement dire que le manque à gagner au final sera au-dessus du demi-million», avance la première magistrate.

«Ce sera assurément un des budgets les plus difficiles à faire, poursuit-elle. Souvent, on pige dans nos surplus pour boucler le budget. Mais cette année, nos surplus ont déjà servi à payer nos dépenses supplémentaires. Ça fait mal. Il va y avoir des choix difficiles et ça va peut-être vouloir dire une certaine diminution de services.»

Évidemment, l’un des espoirs des villes est d’obtenir de l’aide du gouvernement du Québec. Une annonce qui se fait encore attendre. «Il y a eu de l’aide pour tout le monde, des étudiants aux entreprises en passant par les chômeurs; mais pas pour les Municipalités. Pourtant, ce sont elles qui sont sur la ligne de front. On est dû pour notre tour», conclut Mme Hamm.