Les fonds marins n’ont plus de secrets pour Jean-Marc Gaudreau et Paul Laffage

PLONGÉE. Jean-Marc Gaudreau et Paul Laffage sont les dignes successeurs du regretté Jacques Boisvert. Ils sont autant passionnés de plongée sous-marine et d’histoire régionale que l’était le créateur du monstre Memphré.

M. Gaudreau cumule près de 4000 plongées. M. Laffage croit atteindre le millier, mais ne les compte plus. Ils sont heureux comme des poissons dans l’eau à chaque plongée, que ce soit pour trouver une simple bouteille, un vestige ancien, sortir un débris ou extirper une voiture enfouie sous les glaces.

Ces inséparables de 62 ans ont commencé leur «carrière sous-marine» presque simultanément dans les années 1980. Ils ont notamment une vieille voiture Honda et des piles comme premières découvertes et remontées à la surface du Memphré. On les appelle pour sortir des véhicules ou des motoneiges, en plus de rechercher parfois des personnes disparues sous l’eau.

Ils ont même fait leurs premières armes avec M. Boisvert, un homme que Jean-Marc Gaudreau considère comme son mentor.

Un inséparable duo

M. Gaudreau cumule 37 années de plongée. M. Laffage a toutefois pris une pause de quelques années pour des raisons familiales et professionnelles. Ils se sont retrouvés récemment pour tisser encore plus solidement un partenariat entre deux hommes unis par la même passion.

Ce duo est toujours au rendez-vous depuis quelques années pour nettoyer la rivière Magog, sortir des motoneiges du lac Magog ou chercher des vestiges du passé dans le lac Memphrémagog. De nombreuses images sont captées sous l’eau puis diffusées sur les réseaux sociaux ou dans des documentaires présentés à la télévision. L’émission Chercheur d’épaves présentera d’ailleurs en 2021 un épisode tourné au Memphré.

Plongée dans un autre monde

«J’adore l’eau et la découverte, autant l’été que l’hiver, confie M. Gaudreau. Quand on plonge, c’est comme se retrouver dans un autre monde. On nage en plein mystère.»

Ses rêves consistent à trouver les restes d’un traversier mis en service en 1829 (Ho-Boy) sur le lac Memphrémagog, soit même avant la période du Lady of The Lake. Cet ancien bateau avait la particularité d’être propulsé par une roue à aubes actionnée par des chevaux.

Il espère un jour se baigner dans la rivière Magog grâce aux récentes corvées de nettoyage.

Il mijote également un long documentaire avec de nombreux collaborateurs. Il portera sur l’histoire de la Dominion Textile, et de ses trésors cachés dans la rivière Magog.

Jean-Marc Gaudreau a réalisé quelque 4000 plongées.

Le respect de l’eau

Paul Laffage voue presque un culte à l’eau. «Je suis bien dans l’eau, témoigne-t-il. Je me baigne d’ailleurs tous les matins de mai à décembre sans combinaison de protection. C’est parfois froid, mais ça fait tellement du bien.»

Ce Magogois demeure en grande forme physique à 62 ans. Outre ses baignades et ses plongées, il court en montagne aux deux jours sur une distance d’environ 10 km. Il a probablement été le premier Magogois à rouler en vélo en hiver, car il a enfourché quotidiennement sa bécane pendant 25 ans pour aller travailler.

L’un de ses faits d’armes est sa découverte de l’ancre du Mountain Maid, le premier vapeur du lac Memphrémagog apparu en 1850. Il pouvait transport 250 passagers à chaque sortie, et ce, jusqu’à la fin de sa carrière en 1892. Ce vestige est actuellement exposé au musée maritime de Jacques Valiquette, à Georgeville.

Paul Laffage est un passionné du plein air, plus particulièrement de la plongée depuis les années 1980.