Après 45 ans, Sylvain Goyette termine finalement son secondaire

LA RUCHE. Sylvain Goyette a été de la première cohorte de finissants de l’école secondaire de La Ruche en juin 1975. Mais c’est finalement le 30 juin 2020 qu’il a mis officiellement un terme à son association avec l’école magogoise.

Depuis la fin des années 1970, le Magogois d’origine a occupé divers postes à La Ruche, dont celui de surveillant d’étudiant et contrôleur d’absence au cours des 35 dernières années.

Dans les faits, Sylvain Goyette n’a jamais vraiment quitté La Ruche. Il se souvient être revenu en classe après l’année 1974-75, pour tenter de compléter ses cours et obtenir son diplôme d’études secondaires. «Mes souvenirs sont un peu vagues de cette période. Je me rappelle très bien par contre que je n’étais pas très bon à l’école», admet-il en riant.

«Comme la plupart des jeunes, je me cherchais un peu. J’ai participé au programme Katimavik et j’ai ensuite travaillé dans le textile à Magog. Mais mon expérience à l’usine n’a duré que quatre nuits», indique-t-il sur le même ton.

C’est aussi à cette époque qu’on lui a offert un premier boulot comme surveillant d’élèves le midi, à temps partiel. «Plusieurs m’ont lancé à la blague que si j’étais resté à La Ruche, c’est parce que je n’avais pas encore fini mon secondaire. Mais là, en date du 30 juin, je peux enfin dire que j’ai terminé mon secondaire», a lancé l’homme de 62 ans, avec son humour habituel.

Pour la dernière fois de sa carrière, Sylvain Goyette a pu échanger quelques souvenirs avec les finissants de La Ruche, le 23 juin dernier. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

Collaboration des policiers

À défaut d’avoir de prestigieux diplômes affichés sur les murs de son bureau, Sylvain Goyette a su se démarquer par sa connaissance du milieu scolaire et son respect de la clientèle. En raison de sa longévité, il a œuvré auprès de deux et même trois générations d’étudiants. «Ça m’a toujours fait chaud au cœur de voir un ancien de La Ruche se présenter avec son enfant à la rentrée scolaire, et dire à son jeune qu’il pouvait me faire confiance. À chaque début de journée, j’étais l’une des premières personnes que les élèves apercevaient à l’école. C’était important qu’il y ait un respect mutuel», fait-il valoir.

Souvent considéré comme les yeux et les oreilles de la direction et des enseignants, il a aussi développé une excellente complicité avec les services policiers au fil des ans.

Un aspect primordial, sachant que la prévention des méfaits (faire des fouilles, identifier les trouble-fête…) et la protection des jeunes (repérer ceux qui vivent des difficultés) faisaient partie intégrante de son boulot.

«Plusieurs agents de la Régie de police (Memphrémagog) ont fréquenté La Ruche et ils ont à cœur leur ancienne école. Si j’avais besoin d’un coup de main, ils étaient là rapidement. Je les remercie sincèrement de leur collaboration», a-t-il louangé.

Erreur sur la voiture

Véritable moulin à paroles, Sylvain Goyette pourrait passer des heures à raconter des anecdotes des 45 dernières années.

Si certaines le bouleversent encore, d’autres le font aujourd’hui sourire. «Dans les débuts, j’avais une Pinto verte et j’avais l’habitude de laisser mes clés sous le siège, sans barrer les portes. Alain Gilbert (étudiant à l’époque) s’en était aperçu et il avait déplacé ma voiture dans un autre secteur. Ça m’avait pris pas mal de temps à la retrouver», se remémore-t-il.

«Je me souviens aussi d’une soirée de danse qui était animée (son et lumière) par une équipe de l’extérieur et où j’agissais comme surveillant. L’un des techniciens était venu me voir pour se plaindre que les pneus de sa voiture avaient été crevés. Quand j’ai constaté qu’il possédait un véhicule pareil au mien, je lui ai avoué que c’était probablement moi qui étais visé et qu’il y avait eu erreur sur la voiture.»

Sylvain Goyette, qu’on aperçoit en compagnie de Louis Blouin (ancien élève), s’est vu remettre un ballon d’or lors des retrouvailles du 40e de La Ruche. (Photo Le Reflet du Lac – Archives/Marco Bergeron)

Monsieur basket

Bien qu’il soit officiellement retraité, Sylvain Goyette n’est pas près de disparaître complètement de l’entourage de l’école La Ruche.

Entraîneur de différentes équipes de basketball depuis la nuit des temps, celui qu’on surnomme Monsieur basket compte bien poursuivre cette passion au moins une autre année.

«On avait une équipe (féminine) exceptionnelle l’an dernier et on aimerait bien continuer avec ce groupe. À court terme, je ne me vois pas arrêter le coaching», informe celui qui dirige maintenant en compagnie de sa conjointe Sylvie Côté.

«Je n’ai aucun tatouage sur le corps, mais j’ai le logo de La Ruche qui est tatoué sur le cœur», a-t-il conclu avec une fierté non dissimulée.