TRIBUNE LIBRE: La «petite maison blanche» : une assise incontournable pour le pavillon communautaire d’Orford

Comme plusieurs de mes concitoyens, je fus longtemps indifférent, voire désintéressé par le sort de la petite maison blanche sise au 2304, chemin du Parc. Cette blancheur fantomatique n’attirait pas mon attention et les velléités de la Municipalité pour l’acquérir me semblaient anodines.

Et puis, j’ai lu l’histoire de cette propriété de Gilles Lauzon et Denis Tremblay. Cette lecture m’a profondément touché, de sorte que ces vieilles planches calfatées de souvenirs incroyables prenaient un autre sens. Cet ancrage des pionniers qui ont construit Cherry River nous rattache à notre passé de bâtisseurs et on découvre que la petite maison a des sœurs tout près dans le village, le long de la petite rivière où l’on entend encore l’écho des billots qui s’entrechoquent pour arriver premiers au moulin à scie et devenir planches de salut pour marquer l’histoire.

Derrière la maison, sur un promontoire spectaculaire, les sépultures du cimetière font le guet au-dessus de cet ensemble patrimonial, devant ces pierres tombales parfois bancales, l’émotion nous envahit et grandit à l’écoute de ces tombes qui nous parlent, on ressent alors la douleur de la vie difficile quand les durs labeurs arrachaient le cœur.

Si le mot «reconnaissance» a un sens, leur histoire mérite un lieu de partage comme la petite maison blanche dont la pérennité repose sur sa fusion avec le centre communautaire comme un fils et son grand-père.

On peut marquer l’histoire avec des projets grandioses, mais n’est-il pas plus magnanime d’être au cœur de l’histoire et continuer celle qui est déjà commencée ?

Michel Morissette

Orford