Un prêtre africain en mission au Québec

SOCIÉTÉ. Un prêtre du Burkina Faso jouera le rôle d’un missionnaire au Québec pendant trois ans, plus particulièrement à Sainte-Catherine-de-Hatley et à Ayer’s Cliff.

L’abbé Clément Banaba est au Québec depuis le mois d’août dernier, dans le cadre d’une entente entre l’Archevêché de Sherbrooke et une organisation similaire située dans ce pays africain.

Il préside des messes dans les paroisses Saint-Barthélemy (Ayer’s Cliff) et Sainte-Catherine depuis la mi-janvier. Il remplace le curé Léo Durocher qui a été libéré de son ministère pour des raisons de santé.

«J’adore découvrir votre culture, mais je dois avouer que le froid, la neige et les églises presque vides représentent tout un choc pour moi, confie l’abbé Banaba. J’étais habitué aux foules et aux églises pleines, même si les messes étaient parfois présentées dans des hangars. C’est très différent des 10 ou 30 personnes qui se présentent ici dans de si beaux et si grands lieux de culte.»

Pas en mission pour remplir les églises

Cet homme de 45 ans ne débarque pas au pays pour évangéliser ni pour répandre la bonne nouvelle. Il souhaite tout simplement être au service des paroissiens et remplir la mission confiée par son évêque. Avec sagesse, il ne se voit pas comme le sauveur ni comme le représentant de Dieu ayant le défi de remplir les églises.

«Il n’y a pas lieu de se décourager, propage-t-il. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire du monde où les gens s’éloignent de la religion. Aujourd’hui, il s’agit presque d’une copie conforme d’une lointaine époque où les gens qui n’avaient pas la foi étaient prospères, tandis que les croyants n’avaient rien. Les gens quittent de nouveau les églises pour aller vers la prospérité. Notre rôle est d’aider à préserver la foi aux croyants d’aujourd’hui, le temps que Dieu remette un jour tout ça en ordre.»

Un grand rassembleur

L’abbé Banaba ne veut pas bousculer les habitudes de ses paroissiens même s’il a la réputation d’être un grand rassembleur dans sa région natale du Burkina Faso. Il est notamment l’architecte d’une nouvelle église, de quelques chapelles, d’un centre nutritionnel, d’un hôpital avec bloc opératoire et de quelques écoles. Il a réussi à rassembler des capitaux étrangers (1, M$ CAN) pour améliorer la qualité de vie des gens vivant dans un milieu appauvri, dénutri et habitant dans une zone très aride près du Sahel. Il est aussi un homme catholique tissant des liens avec la majorité musulmane.

Dans un élan de solidarité, il propose plutôt ici de créer des rencontres pour échanger entre paroissiens, de visiter des familles, des malades et des familles endeuillées. «Je proposerai aussi de former des comités permanents d’écoute pour épauler les gens traversant des périodes difficiles, suggère-t-il. En aidant les gens, tout en nous concentrant sur l’amour et la solidarité, nous pourrons changer l’image de notre Église.»