Abbaye Saint-Benoît-du-Lac: le plus jeune moine vient d’être ordonné prêtre

VIE RELIGIEUSE. Âgé de 38 ans, Patrick Flageole est un moine bien de son époque qui apprécie grandement sa présence au monastère de Saint-Benoît-du-Lac, surtout qu’il sait depuis sa tendre enfance qu’il veut consacrer sa vie à la religion.

Ce plus jeune résident du monastère bénédictin a été ordonné prêtre en juin dernier après un long processus. «J’ai toujours voulu devenir prêtre, mais la vie paroissiale ne me convenait pas, avoue-t-il. Je croyais qu’un monastère était une prison, mais j’ai changé d’avis après quelques séjours.»

Père Flageole a cumulé quelques emplois avant de faire le grand saut, mais il n’a jamais perdu de vue son désir de devenir prêtre. Il doit d’ailleurs une fière chandelle à Dom Laberge pour avoir convaincu ses parents d’accepter sa transition vers l’Abbaye.

«Ma famille est très pratiquante, mais ma mère était réfractaire, se confie-t-il. Elle croyait à tort qu’il s’agissait d’une secte qui lave le cerveau de ses membres.»

Une semaine en famille au monastère, ainsi que quelques discussions avec Dom Laberge, ont convaincu ses parents. Il entre pour de bon au monastère à l’âge de 23 ans en 2005.

 

Fromage et théologie

Il débute à la cidrerie et à la fromagerie, tout en étudiant la philosophie et la théologie. Dix ans de formation agroalimentaire et spirituelle l’amènent à devenir prêtre, membre entière de la communauté religieuse et directeur de la fromagerie. Il contribue à la croissance et à la popularité de ces fromages distribués principalement au Québec et en Ontario. «Nous tentons une petite percée aux États-Unis, mais nous misons plutôt sur le développement des marchés dans les Maritimes et dans l’Ouest canadien», prévoit-il.

Vie de moine oblige, il consacre plusieurs heures par semaine à sa vie religieuse et spirituelle malgré un horaire de travail chargé. «J’adore mon choix de vie, car j’ai la vocation, avoue-t-il. Aujourd’hui, ça me fait rire de réentendre ma grand-mère dire que je ne ferais pas plus qu’un mois au monastère. Elle trouvait que je parlais beaucoup.»

Père Flageole assure être très heureux et n’avoir aucun regret sur son choix de vie. Il admet que l’éloignement de ses amis et les Fêtes loin de sa famille l’attristaient au début de sa vie monastique. Il était tellement persuadé de devenir prêtre qu’il n’a jamais eu d’amoureuse dans sa vie d’adolescent ou de jeune adulte. «Oui, il faut accepter les renoncements, mais je vis très bien avec ma vie, confie-t-il. Ce n’est pas une prison ici.»

La vie monastique équivaut néanmoins à la solitude, à beaucoup de silence et à de nombreuses heures de prières. Dom Flageole adore toujours ce volet religieux et spirituel même si la majorité des hommes de son âge mènent de front une vie professionnelle et familiale. Il était néanmoins très fébrile, au moment de l’entrevue avec le représentant du Reflet du Lac, d’aller livrer du fromage dans son coin de pays en Mauricie, tout en allant visiter ses parents.