Un jeune Magogois fait sa marque au cinéma

CINÉMA. Le nom de William Saumur résonne de plus en plus au-delà de son patelin magogois. Avec la présentation de son premier court-métrage au renommé festival Fantasia de Montréal, il y a quelques jours, le jeune homme attire les projecteurs en sa direction.

Il s’agit presque d’un euphémisme d’affirmer que les derniers mois ont été occupés pour William Saumur, âgé de 22 ans. En plus de compléter son baccalauréat en cinéma de l’Université du Québec à Montréal, un programme fortement contingenté, il a fait ses premiers pas dans le monde des festivals.

Son premier film représentant plus d’un an de travail, intitulé «Arcade», a été présenté en Angleterre avant la première canadienne officielle, à Fantasia. Une occasion de plusieurs premières avec tapis rouge, bains de foule, discours devant le public et bien plus. «Fantasia, c’est le plus gros festival de genre en Amérique du Nord. De très grands noms y sont déjà allés comme Guillermo del Toro, James Gunn et Quentin Tarantino. La couverture médiatique est très grande», raconte William Saumur, quelques jours après l’événement.

 

Réussir à faire sa place

Même s’il n’a pas gagné de prix, le simple fait d’avoir été sélectionné représente un véritable accomplissement à ses yeux. D’autant plus que les courts-métrages présentés dans sa catégorie, selon lui, ont été réalisés avec des moyens incomparables à son œuvre. «Ce qui m’a le plus plu, c’est de voir que les autres films avaient des budgets beaucoup plus gros, tandis que moi, j’ai dû m’endetter pour financer le mien et le distribuer», raconte-t-il.

«Et au final, on était parmi les films les plus visuels qui ont été présentés, en terme de la qualité de la direction photo. Je ne pense pas que la valeur d’un film se note par son financement, mais de pouvoir le prouver, c’est un honneur», confie-t-il.

Un autre beau clin d’œil à ce projet est la participation «inattendue» de la productrice indépendante, Corinne Gaudreau, qui est embarquée dans l’aventure en milieu de parcours. «C’est une fille de Magog et pourtant, on ne se connaissait même pas!», lance-t-il.

 

Un artiste dans l’âme

Se décrivant comme un cinéphile depuis sa jeunesse, William Saumur a toujours entretenu un intérêt distingué pour l’art, et ce, sous toutes ses formes. Grand «fan» de la mise en scène, d’où sa passion pour le théâtre, il a fait ses premiers pas dans le domaine par le vidéoclip, avec le groupe Eager Dance, avec qui il collabore toujours aujourd’hui.

Sa jeune carrière l’a ensuite conduit dans la photographie, où il a su faire sa marque.

Des signaux l’ont guidé vers un cheminement inattendu. «Je me suis inscrit en cinéma sur un coup de tête, sans trop savoir dans quoi je m’embarquais», se rappelle-t-il.

«C’est en allant à l’entrevue que j’ai réalisé l’ampleur et la notoriété du programme. J’ai pensé faire une maîtrise, mais finalement, j’ai décidé de retourner sur le terrain. Je suis plus un praticien qu’un théoricien», assure le jeune homme.

 

Des loups-garous à -40 degrés

Même s’il profite de l’attention entourant «Arcade», William Saumur a déjà l’esprit ailleurs. Son deuxième court-métrage est en voie d’être terminé.

Selon le cinéaste, cette nouvelle production est à l’opposé de son premier «bébé», à la fois par le budget et l’univers dans lequel est plongé le spectateur. «Arcade, c’est un film de nuit,  avec des néons, un peu vintage, avec une ambiance musicale très arcade et léchée. Et là, avec «Cry Wolf», on arrive en pleine forêt, de jour, en hiver à -40 degrés, et avec des loups-garous. On a même tourné des scènes dans de gros studios, avec les mêmes caméras ayant servi dans des tournages comme X-Men. C’est très gros comme projet», soutient-il, en précisant qu’une cinquantaine de personnes ont travaillé à ses côtés.

Pour les prochaines années, celui qui originaire de Magog entend continuer à raconter des histoires qui le passionnent et les écrire. En 2020, il prévoit travailler sur un autre court métrage et son rêve, d’ici ses 25 ans, serait de s’offrir un long métrage.

Mais quoi qu’il arrive, il se dit extrêmement fier du chemin déjà parcouru et de toute l’attention qu’il reçoit, et ce, malgré son jeune âge. «D’être réalisateur à 22 ans et d’avoir les moyens pour faire les films que je veux faire, c’est déjà pas pire pantoute. Oui, j’ai pris des risques dans ma vie pour y arriver. Mais aujourd’hui, ça paye et j’en suis bien content. J’espère continuer sur la même lancée», conclut-il.