Tribune libre: bouteilles, consigne ou pas

Question de base: où est le problème ?  Une très grande proportion du verre est récupérée dans les bacs de récupération. Le problème: c’est le triage du verre dans les centres de récupération. Le verre est brisé lors des différentes étapes du ramassage et arrive aux centres de tri, tout brisé et tout mêlé avec d’autres produits: papiers, cartons, diverses sortes de plastics, etc. Le résultat: 14% du verre est réutilisé au Québec et tout le reste s’en va à l’enfouissement avec bien d’autres produits rendus inutilisables.

Avec la consigne, le vrai problème n’est pas encore réglé. Même en consignant 100% des produits de la SAQ, il reste encore beaucoup de verre. Approximativement, il reste encore autour de 40% du verre (chiffre à confirmer) dans le bac de récupération. Le reste du verre? Du pot de cornichons à tous les pots de verre utilisés à divers usages, le verre du bac de récupération sera encore aussi « non-triable » et acheminé à l’enfouissement. Quel beau gâchis!

La solution: sortir le verre du bac de récupération. Enfin,  les centres de triage pourront beaucoup plus facilement faire le triage des divers produits qui ne seront pas constamment contaminés par le verre.

Qu’est-ce qu’on fait à la place?  Mettre en place une filière pour le verre.

Moyen de ramassage: toutes les succursales de la SAQ de même que toutes les épiceries (avec une grandeur minimale) devraient s’équiper de conteneurs de réception de tous les contenants de verre.

Responsabilité des citoyens: rapporter dans ces conteneurs tous ses contenants de verre. Déjà les citoyens ont les sacs de récupération. Facile d’y placer ses contenants et les rapporter au moment de sa visite à la SAQ ou à l’épicerie.

Responsabilité des commerces: avoir une place privilégiée dans leur stationnement pour les conteneurs de réception du verre. Ensuite, ce sera leur responsabilité de contacter le réseau de ramassage créé pour indiquer au besoin les moments de relève des conteneurs.

Coût: je mets de l’avant une taxe qui serait du même type que la taxe sur les pneus neufs achetés. La taxe est payée à l’achat, c’est un éco-frais. Il me semble que tout contenu de verre contenant un produit alcoolisé (sauf pour la bière) devrait payer une taxe qui pourrait être de 25 à 50 cents la bouteille. Cette taxe (sous réserve de calculs plus précis) serait suffisante pour payer le coût des conteneurs utilisés pour les dépôts et la mise en place d’un réseau de ramassage et tous les frais inhérents. Cette taxe servirait également pour tous les autres verres, principalement les verres du secteur de l’alimentation.  C’est le côté social de la taxe, celle-ci étant principalement absorbée par les consommateurs d’alcool qui apportent aussi leurs autres contenants de verre.

Ce qui est scandaleux, ce n’est pas qu’on ne récupère que 14% du verre au Québec, c’est qu’on met de l’avant une solution qui oui augmentera ce pourcentage, mais qui ne règle pas les problèmes de triage, problèmes qui vont continuer à envoyer un 40% de verre directement à l’enfouissement sans compter les autres produits qu’il entraîne.

 

Claude Desautels

Eastman