Tribune libre: Le Lovering, un projet qui laisse perplexe

Le 13 février dernier se tenaient à Magog une séance d’information suivie d’une assemblée publique de consultation sur un projet appelé «Lovering biergarten».

Au sortir de cette soirée où la participation citoyenne fut très importante, je me permets de partager quelques observations.
D’abord, la présentation faite par les promoteurs, bien qu’efficace, m’a laissé perplexe à plusieurs égards.

Ainsi, on compte occuper l’espace prévu six mois par année, mais pour le reste ce sera du n’importe quoi, tantôt un marché public, un marché d’arbres de Noël, une cabane à sucre, etc. Bref, ce terrain actuellement vacant sera néanmoins laissé inoccupé plus de la moitié de l’année avec des infrastructures amovibles. Inutile de rappeler que l’endroit envisagé est face à la maison Merry, un site patrimonial situé à une intersection stratégique pour la ville. Maintenant, peut-on dire qu’il s’agit d’un projet innovant comme certains le laissent entendre? Somme toute, on nous a présenté un projet de bar-resto avec quelques jeux de pétanque et de ping-pong et de fer, agrémenté d’un barbecue communautaire et d’un feu de camp, mais oui il y a des «containers».

Il convient de rappeler aux élus que lors de la consultation publique sur les parcs le printemps dernier, les citoyens ont réclamé de jeux et des espaces pour pique-niquer, mais sur nos plages, et qu’il y en a justement une à proximité de l’endroit projeté par les promoteurs et que les mêmes jeux pourraient s’y retrouver sans obligation de consommer et sans nécessité de modifier la réglementation. La Ville renonce-t-elle à satisfaire les demandes de ses citoyens au profit de promoteurs? Voyons maintenant ce qui s’est passé lors de l’assemblée de consultation.

Tout d’abord à sa face même le projet est loin de faire l’unanimité à l’endroit projeté, mais ce qui est plus préoccupant c’est le peu d’information donné par la mairesse sur les éléments perçus comme avantageux pour les citoyens de sa ville à l’exception d’occuper un terrain vacant. Ce peu de confiance qu’elle semble porter à ce carrefour névralgique pour attirer des investissements majeurs, m’apparaît préoccupant alors que l’on s’apprête à investir au-delà de vingt millions pour le centre-ville.

Tel que mentionné par un citoyen lors de la soirée, le site sélectionné par le porteur du «Beirgarten» est un site enviable pour un usage apportant une plus-value foncière pour la ville de Magog.
Advenant que la Ville de Magog accorde un tel permis, le bail du promoteur doit être de courte durée afin qu’un projet de plus de valeur puisse s’y établir. Sinon nous risquons d’avoir une cicatrice importante et quasi permanente dans un milieu sensible à un projet plus grandiose et rapportant plus à la Ville de Magog et aux citoyens.

Ce projet de «Beirgarten» pourrait s’installer autour du secteur de la SAQ afin que les utilisateurs puissent se déplacer pour valoriser ce secteur afin que les touristes et utilisateurs puissent aller plus loin que le coin Merry et Principale tel que mentionné par les promoteurs.

 

Pierre Boucher

Magog