La fusion d’hôpitaux inquiète à Magog

SANTÉ. Le président du Comité des usagers du Centre de santé et de services sociaux de Memphrémagog (CSSSM) est inquiet face au projet de loi 10. Selon lui, la proposition de regrouper les sept hôpitaux de l’Estrie serait un recul de centralisation laissant miroiter moins de bureaucratie.

Normand Bernier est perplexe devant l’éventuelle réforme du réseau de la santé envisagée par le projet de loi 10. «Depuis quelques années, on a décentralisé. Je trouvais que cela avait des avantages. Mais là, si on centralise de sorte que le ministre a plein pouvoir, ça m’inquiète!», avoue-t-il.

Il évoque notamment sa crainte de voir les membres des conseils d’administration nommés par le ministre de la santé, Gaétan Barrette. «Normalement, ces gens sont des élus. Nous, au comité des usagers et de résidents, on est élus par l’assemblée générale», dit-il.

Préoccupé, il redoute ainsi une moins bonne représentation des usagers. «En tant que citoyens, on avait un droit de parole qui est plus représentatif de la population que ce que le ministre Barrette propose», reproche-t-il.

«Je trouve qu’on centralise encore à Montréal et j’ai peur que les régions perdent au change», allègue-t-il, croyant que le CHUS va écoper en devenant une entité régionale, intégrant le CSSS de Memphrémagog, incluant l’Agence de santé.

Et le CSSSM?

D’ici le 1er avril, le CHUS deviendra le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Estrie – Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CISSS-CHUS). Quant à savoir ce qu’il adviendra du CSSSM ou du projet de fusion avec le Centre de santé et services sociaux de la MRC-de-Coaticook, il faudra attendre encore quelques jours. La direction de l’établissement a fait savoir qu’il était trop tôt pour se prononcer.

«Les suprastructures, on en a connu dans le passé et on a vu ce que ç’a donné. Je ne vois pas quel miracle le ministre va faire en créant à nouveau cela. Moi, en tant que membre du C.A. à Magog, je trouve que c’est déjà beaucoup de travail. Imaginez maintenant que je m’en vais dans un C.A. qui regroupe toute l’Estrie!», lance-t-il, incrédule. Le gestionnaire croit que bien des décisions ou services devront attendre encore longtemps, en raison de surcharge de travail. Rien, selon lui, pour améliorer les listes d’attente.