Memphrémagog n’embarquera pas dans le train Sherbrooke-Montréal

Le projet d’un train de passagers entre Montréal et Sherbrooke refait surface en Montérégie, mais les acteurs de la MRC de Memphrémagog ne captent pas la balle au vol.

Un comité de travail étudie actuellement cette question à Bromont, Farnham et Saint-Jean-sur-Richelieu. Une étude de préfaisabilité doit être réalisée d’ici le mois de juillet 2013 pour connaître les possibilités et les contraintes.

Des gens d’affaires, comme Denis Riel (Ameublements) et Charles Désourdy (Bromont), s’associent au regroupement qui veut utiliser la voie ferroviaire existante pour relier Montréal, Saint-Constant, Saint-Jean, Farnham, Bromont, Magog et Sherbrooke.

Les acteurs de Memphrémagog ne partagent pas le même enthousiasme. Le Centre local de développement et la MRC de Memphrémagog ne participent pas financièrement à cette étude et ne sont pas très au courant de l’évolution de ce dossier.

La Ville de Magog n’avance aucune somme d’argent non plus, préférant étudier des solutions plus novatrices et adaptées, comme le dit si bien la mairesse Vicki May Hamm. «Il ne s’agit pas d’un dossier prioritaire pour nous, surtout que le premier tronçon ne relierait même pas Magog», dit-elle.

Par solution plus novatrice, la première magistrate pense à un projet comme celui piloté par TransQuébec. Ces promoteurs proposent la mise sur pied d’un monorail rapide et suspendu reliant Montréal et Québec, mais aussi des municipalités comme Sherbrooke vers la Métropole.

Le directeur général de Tourisme Cantons-de-l’Est, Alain Larouche, n’est guère emballé non plus, car il favorise plutôt le développement d’un transport collectif déjà en place et performant: l’autocar. «C’est difficile de battre un aller Magog-Montréal en un peu plus de 60 minutes grâce à des voies réservées pour entrer au centre-ville», lance-t-il.

M. Larouche craint également les sommes astronomiques à investir pour développer une liaison ferroviaire entre Montréal et Sherbrooke, qui ne serait même pas plus rapide que l’autocar.

Le pdg du train touristique Orford Express, André L’Espérance, partage le même avis. Il brandit une étude de Via Rail, faite il y a moins de cinq ans, qui concluait à la non-rentabilité d’un train entre Sherbrooke et Montréal. «Un train ne peut concurrencer l’autocar qui circule sur une route rapide comme la 10», prévient-il.

De plus, les rails actuellement en place ne permettent pas de grandes vitesses, car son propre train plafonne à 40 km/h. «C’est bon pour le tourisme, mais pas pour des passagers pressés», commente-t-il.