Deux fois plus de cas de maladie de Lyme en Estrie

SANTÉ. L’Estrie est la région du Québec la plus touchée par la maladie de Lyme, selon la santé publique. Les cas ont d’ailleurs carrément doublé en un an, passant de 28 à 54. La maladie n’est pas mortelle, mais elle peut avoir de graves conséquences sur la santé.

La maladie de Lyme est provoquée par une bactérie nommée Borreila burgdorferi, qui se transmet par la piqûre d’une tique infectée. Cette maladie est en constante progression partout au Québec, mais davantage en Estrie.

«Le risque de contracter la maladie de Lyme est six fois plus élevé en Estrie que le risque moyen au Québec, indique Dre Mélissa Généreux, directrice de santé publique de l’Estrie.

Davantage concentrées dans le nord-est des États-Unis, les tiques sont de plus en plus présentes sur notre territoire et elles sont nombreuses à être infectées par la bactérie (une à deux tiques sur dix).

«Il y a une dizaine d’années, raconte Dre Généreux, les cas dont on parlait étaient liés à des activités en forêt, au nord-est des États-Unis, comme au Vermont. Ce qu’on constate maintenant, c’est qu’il y a une progression rapide due aux changements climatiques. Nos hivers plus doux font en sorte que la tique a encore plus les ingrédients qu’il faut pour survivre et pour mieux se reproduire. On s’est déjà demandé s’il s’agissait d’une migration temporaire, mais ce n’est pas le cas. Elle est là pour rester.»

La tique se tient généralement dans les boisées et les herbes hautes. Elle peut donc se retrouver en pleine ville. «Toutes personnes qui s’aventurent dans les herbes plutôt que dans les sentiers dégagés sont à risque, rappelle Dre Généreux. La tique ne vole pas et ne saute pas; elle grimpe et s’accroche à nous.»

En Estrie, les endroits les plus touchés pour le moment sont Bromont, Sutton et Farnham, mais des cas ont aussi été observés ailleurs, dont à Sherbrooke.

Conséquences

La maladie de Lyme n’est pas mortelle, mais une personne qui la contracte peut avoir des séquelles importantes au niveau neurologique ou articulaire, surtout lorsque la maladie n’est pas traitée.

«C’est pour cette raison qu’on tient à sensibiliser la population, précise la directrice de santé publique de l’Estrie. Si on reconnaît tôt les symptômes, on peut prendre des antibiotiques qui sont très efficaces. Mais l’enjeu, c’est que ce n’est pas toujours évident de faire un lien entre la maladie de Lyme et les symptômes qui ne sont pas très spécifiques.»

Comment se protéger?

-Demeurer sur les sentiers dégagés des boisés et des forêts

-Examiner son corps après une activité dans un endroit boisé, pour repérer la présence de tique

-Porter des vêtements de couleurs pâles, qui couvrent la peau

-Appliquer un chasse-moustique

-En cas de piqûre, immédiatement retirer la tique, en utilisant une pince

Quels sont les symptômes?

-Rougeur sur la peau (symptôme le plus courant) qui s’agrandit de jour en jour

-Fièvre, fatigue, maux de tête

-Douleurs musculaires et raideur à la nuque