Un amoureux d’Orford offre un deuxième don inestimable

NATURE. Pour une deuxième fois en 13 ans, Jacques Saint-Pierre pose un geste symbolique pour l’environnement en offrant un terrain en don écologique à l’organisme Conservation des vallons de la Serpentine.

Situés sur le versant sud du mont Sylvio-Lacharité, entre le lac Orford et le sommet du Mont-Orford, les quatre lots totalisent une superficie d’une dizaine d’acres. L’endroit est considéré comme hautement stratégique, à la fois pour la flore et la faune.

D’une part, on y retrouve une chênaie rouge, dont certains arbres sont âgés de près de 200 ans, ce qui est très rare dans la région. Cette chênaie rouge est reconnue comme un écosystème forestier exceptionnel par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec. D’autre part, cet endroit se veut un lien naturel entre Orford et les autres massifs de la chaîne des Montagnes Vertes où les animaux circulent abondamment. On parle entre autres du cerf de Virginie, l’ours noir, l’orignal et le coyote.

«Ce don pose une première pierre dans la protection de ce corridor naturel, explique le biologiste Clément Robidoux de l’organisme Corridor appalachien. Il va aider les futures négociations avec le ministère des Transports du Québec pour aménager des passages pour les animaux le long de l’autoroute.»

Pour son don, Jacques Saint-Pierre recevra un visa fiscal de 90 000 $. Mais pour le principal intéressé, son geste va bien au-delà de l’argent et se veut surtout un héritage pour les générations futures. «En 1948, je venais dans le coin avec mon père dans un shack, sans électricité, se soutient M. Saint-Pierre. Je voyais le Mont-Orford et je suis tombé en amour. Pour moi, c’est important de conserver quelque chose qui est identitaire à l’Estrie et en plus, c’est très beau. Mais je n’ai pas de mérite pour ce don, car je le fais avec plaisir», soutient-il.

Pour Corridor appalachien, qui a joué le rôle de facilitateur dans cette transaction, ce legs contribuera à son projet plus vaste de protection de la zone périphérique du parc national du Mont-Orford. Une cinquantaine de propriétaires ont été rencontrés à ce sujet au cours des derniers mois.

M. Saint-Pierre est notamment reconnu dans la région pour en engagement en faveur de la cause environnementale, notamment à titre de membre actif de SOS Parc Orford, de 2006 à 2010. Il est aussi derrière le domaine immobilier «Orford sur le lac» situé à Eastman.