TRIBUNE LIBRE: Le propriétaire de l’ex-Difco a encore profité de la Ville de Magog en utilisant l’eau potable
Lors des démolitions récentes à l’ex-Difco, l’ancienne filature de la Dominion Textile, des canons à eau ont été utilisés comme abat-poussière pendant que les pelles mécaniques pilonnaient les bâtiments.
Cette façon de faire est habituelle et conforme aux exigences réglementaires afin de réduire la poussière dans l’atmosphère et la nuisance pour le voisinage.
L’eau utilisée est le plus souvent transportée par des camions-citernes ou provient de bornes-fontaines municipales. Il s’agit d’un coût qui doit être pris en compte dans le budget de la démolition.
Notre Collectif a demandé à la Ville de Magog si elle savait d’où provenait l’eau utilisée pendant ces démolitions.
La Ville a répondu : «Nos recherches… ne nous ont pas permis de retracer d’information concernant l’utilisation de canons à eau pour la démolition prévue au 160, rue Principale Est.»
Entre-temps, notre Collectif a mis la main sur la photo publiée avec ce texte montrant que l’eau provenait d’une borne-fontaine jaune.
Nous sommes donc revenus à la charge en demandant à la Ville si, conformément à sa réglementation pour les grands consommateurs d’eau, un compteur d’eau avait été loué par le propriétaire et installé pour contrôler le volume d’eau utilisée. Si c’était le cas, nous avons aussi demandé quel volume d’eau avait été consommé et quel était le montant de la facture envoyée au propriétaire.
La Ville nous a répondu : «Selon la photographie transmise avec votre demande, la borne-fontaine en question est une borne privée. Or, actuellement, la réglementation de la Ville ne gère pas l’utilisation des bornes privées, de sorte qu’aucune autorisation de la part de la Ville n’est nécessaire pour cette utilisation. S’il s’était agi d’une borne publique, une demande aurait effectivement dû être adressée à la Ville pour en faire usage.»
Une photo indiquant où se trouvent ces bornes privées jaunes sur le site a été jointe à la réponse.
Plus loin dans la lettre de réponse, comme pour s’excuser, la Ville disait simplement : «Nous évaluerons l’application de la réglementation municipale pour ce type de situation lors de la prochaine modification du Règlement général.»
En clair, donc, aucune facture n’a été envoyée pour l’utilisation de cette eau… parce que la Ville n’a pas prévu une telle situation dans son Règlement général. Une fois de plus, Anahid Hospitality Management inc. a donc profité d’une lacune administrative de la Ville.
Notre étonnement ne s’est pas arrêté là. Nous avons recommuniqué avec la Ville pour lui demander la provenance de l’eau dans les bornes privées jaunes et s’il s’agissait d’eau traitée pour la consommation humaine.
La Ville nous a répondu : «À la suite de nos dernières vérifications, nous vous informons que l’eau qui circule dans les bornes d’incendie privées provient du réseau municipal d’eau potable. Cette dernière a donc été traitée par l’usine de production d’eau potable et est propre à la consommation humaine.»
Quel bel exemple de gestion rigoureuse de cette ressource rare et coûteuse qu’est l’eau potable
Quelle belle opération financière : tous les coûts pour la Ville et des centaines de milliers de litres d’eau potable gratuite pour Anahid Hospitality Management inc.
Et absolument rien pour le quartier des Tisserands.
Collectif du Quartier des Tisserands