«C’est déjà beau d’être encore en vie»

Si le destin pensait tomber sur une proie facile en s’attaquant cruellement à Hassan Laramée, il faut croire qu’il s’est royalement trompé de victime.

Un peu plus de deux mois après avoir frôlé la mort à la suite d’un accident de vélo de montagne, le jeune homme d’Eastman, qui était paralysé de la tête aux pieds, a retrouvé la parole et il réussit partiellement à respirer seul. Pourtant, on estimait à 90 % ses chances de demeurer dans un état végétatif pour le restant de ses jours. «Je fais plein de choses que les médecins jugeaient impossibles», a-t-il lancé fièrement, lorsque rencontré par le Reflet du Lac à l’hôpital du Sacré-Coeur de Montréal.

Hospitalisé à cet endroit depuis la mi-août, Hassan Laramée se retrouve à l’étage des soins intermédiaires. Son état nécessite une surveillance constante et son autonomie est presque inexistante. Par contre, son cerveau est intact, son moral est d’acier et son sens de l’humour est plus développé que jamais. En quelques semaines, il est devenu la coqueluche de son département. «Il pourrait faire un excellent humoriste», confirme sa soeur Marie-Lou, à son chevet trois jours par semaine.

Sportif émérite depuis son tout jeune âge, ayant notamment été le capitaine des Volontaires de Sherbrooke au basketball collégial, Hassan s’est toujours hissé parmi les meilleurs grâce à sa détermination, et non uniquement par son talent. Et c’est ce désir de vaincre qui le pousse quotidiennement à vouloir améliorer son état physique. «J’ai toujours cherché à me dépasser quand je faisais du sport, et je n’ai pas l’intention de changer d’attitude. Il faut accepter que les progrès ne seront pas aussi rapides que l’on souhaite, mais quand il y a une amélioration, comme ma respiration ou encore des sensations dans mon bras, c’est très bon pour le moral», confie-t-il.

Pour rassurer ses proches

Alors que plusieurs marchent sur des oeufs en voulant prendre de ses nouvelles, Hassan Laramée profite de l’occasion pour rassurer ceux qui s’inquiètent pour lui. «Je sais qu’il y en a qui sont mal à l’aise de s’informer auprès de ma famille, mais dites-leur que je vais bien».

«Le support de mes proches est primordial dans ma guérison. J’ai la chance d’être vraiment bien entouré», constate-t-il.

En plus de sa soeur, qui effectue ses trois visites hebdomadaires dans la Métropole, ses parents Yvon et Lucie font aussi le voyage Eastman-Magog quatre fois par semaine. Quand à sa copine Marie-Ève, elle a déménagé à Montréal et elle s’est même déniché un emploi dans une Caisse populaire, ce qui lui permet de passer toutes ses soirées avec son amoureux.

Alors que la plupart des gens mettraient des mois à se relever psychologiquement d’une telle épreuve, cette force de la nature veut rapidement passer à autre chose. «J’ai été victime d’une malchance, mais ça ne donne rien d’essayer de revenir en arrière; on ne pourra pas changer les événements. C’est déjà beau d’être encore en vie».