À la défense des propriétaires de VR

À la suite de la lecture de l’article «Les VR sont interdits au Wal-Mart de Magog», je m’interroge. S’agit-il de désinformation involontaire ou d’un manque de connaissances sur le monde du VR ? Les explications données par la greffière Me Martine Savard me semblent limitées versus les véritables objectifs à la source de la règlementation municipale sur le stationnement des VR.

D’une part, la photo utilisée pour soutenir cet article donne une fausse perception du monde du VR. Ce type d’équipement «luxueux» est l’exception et non la règle. La très grande majorité des adeptes du VR voyagent avec des revenus limités. D’autre part, que ces VR soient humbles ou luxueux, ils sont tous équipés pour être autonomes à tout point de vue, pour des périodes plus ou moins longues. Donc, batteries, réservoirs d’eau, de vidange, de propane font partie de l’équipement. À cet effet, les besoins particuliers de ces véhicules (qui se limitent au besoin d’un stationnement) et le souci de «propreté» (soi-disant à la base de cette règlementation municipale) ne sont que la façade d’une autre «réalité» … celle de protéger les intérêts des propriétaires de campings dont les investissements prennent chaque année une plus value intéressante et dont les frais d’exploitation sont à déduire de leurs impôts.

Mais qu’en est-il des intérêts des propriétaires de VR dont l’investissement va en se dépréciant à chaque année et où les frais d’exploitation (réparations constantes, coût des assurances, prix de l’essence, de celui des campings) ne sont pas déductibles de leurs impôts? Payer environ 30 $ pour une nuit afin de stationner votre VR quand vous n’avez besoin d’aucun service sert les intérêts de qui? Faut-il se surprendre que les abus de toutes sortes soient à la source de cette longue liste de VR à vendre?

Il faudrait différencier les caravaniers qui ne sont de passage que pour une ou deux nuits, de ceux qui y viennent pour une semaine, un mois ou une saison: ces derniers, à l’évidence, loueront un camping …s’il y a de la place. À travers les États-Unis et au Québec, les caravaniers de passage pour une nuit (parfois deux avec autorisation), ont droit d’hospitalité dans les Wal-Mart (à peu d’exception près) et les villes composent avec cette façon de faire sachant que bien des commerçants incluant Wal-Mart lui-même, y trouvent leurs profits, dont les restaurants, les stations d’essence, les garages, les épiceries, les vendeurs d’équipements, les théâtres ou autres. En somme, ces villes ont compris que pour la prospérité de chacun, tous ont droit à leur part du gâteau, et ceci inclut les caravaniers. C’est le bon vieux principe: vivre et laisser vivre .

Je me permets de rapporter la situation suivante pour démontrer les conséquences liées à ce type de réglementation «sans nuance», liée aux intérêts de certains ou axée sur des situations d’exception. Sachant que trois couples de nos amis caravaniers passeront aux portes de Magog lors de leur retour de voyage, nous les avons invités à faire un arrêt ici avant de poursuivre leur route vers leur destination. Nous voulons leur faire découvrir cette belle ville si près de la nature et profiter de leur visite pour partager avec eux un bon repas dans un restaurant de la ville. Quelle ne fut pas notre surprise de recevoir un appel de ces derniers nous avisant être rendus au Wal-Mart de Sherbrooke, ayant été refusés à celui de Magog. Nous avons donc partagé un repas avec eux … mais dans un restaurant de Sherbrooke. Je serais fort surprise que ces caravaniers, habitués au «vivre et laisser vivre» des mentalités ouvertes à travers les États-Unis et le Canada, aient le goût de revenir se «frotter» à ces situations «d’esprit de clocher», alors qu’il y a tant d’autres villes "touristiques" plus accueillantes.

Magog, ville touristique internationale! Oserais-je dire que dans un tel contexte, il faudrait bannir ce qui met un frein à l’accueil touristique, et ce, pour toutes les clientèles.

Lise Simon

Magog