Une légende du golf estrien fête ses 100 ans
CENTENAIRE. Rares sont les personnes qui peuvent se vanter de fêter leur 100e anniversaire de naissance dans leur propre demeure. Mais pour Paul Brouillard, l’événement est presque banal, lui qui a atteint officiellement le statut de centenaire le 22 juillet dernier.
Et c’est dans sa toute nouvelle résidence, adjacente au Club de golf Venise, que M. Brouillard a souligné cette date importante, en compagnie d’une trentaine de parents, amis et anciens collaborateurs.
Ancien propriétaire et fondateur du complexe de golf de l’endroit, le vénérable homme d’affaires avait choisi de faire reconstruire sa luxueuse propriété l’an dernier, après que celle-ci ait été entièrement détruite par un incendie en octobre 2021.
Malgré son âge avancé, il avait lui-même dessiné les plans et supervisé l’ensemble des travaux, lui qui a toujours aimé prendre une part active à tous ses projets dans le passé. « J’ai juste choisi un drôle de moment pour un projet de construction », lance-t-il avec humour.
« Avec la hausse des coûts et les retards dans plusieurs domaines, j’ai été chanceux que ce soit prêt dans les délais prévus », ajoute celui qui a emménagé dans sa nouvelle résidence le 20 décembre dernier.
En dépit d’une mobilité restreinte et d’une ouïe parfois défaillante, Paul Brouillard a pris plaisir à se remémorer des souvenirs en compagnie des invités du 22 juillet. « Pour moi, c’est un anniversaire comme un autre, mais c’est très agréable de voir tout le monde qui s’est déplacé. Et je n’en reviens pas du nombre d’appels que j’ai reçus depuis le début de la journée », s’étonne le principal intéressé.
Marcel Dion (à gauche) s’est remémoré de joyeux souvenirs en compagnie de son ancien « patron » à Venise. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)
Parmi les personnes qui s’étaient déplacées pour le saluer, on retrouvait Léonard Turgeon, qui a œuvré durant 42 années consécutives comme professionnel en titre au Club du Mont-Orford, et Marcel Dion, qui a occupé des fonctions similaires à Venise durant 16 ans. « M. Brouillard est une bonne personne et j’ai beaucoup appris à ses côtés. Il était venu me chercher au Club d’East Angus », se rappelle M. Dion.
« Une certaine année, on a accueilli 89 tournois, dont 23 uniquement durant le mois de juin. On travaillait fort, mais j’aimais vraiment ça », précise-t-il.
L’ancien pro de Venise Marcel Dion (à gauche) et l’ex-maire de Sherbrooke Jean Perreault (à droite) étaient présents à la petite fête en l’honneur de Paul Brouillard, le 22 juillet dernier. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)
Des souvenirs partis en fumée
Conscients que Paul Brouillard avait perdu plusieurs souvenirs – dont des photos d’époque et de nombreux tableaux – dans l’incendie d’octobre 2021, quelques invités avaient pris la peine de faire un clin d’œil à certains objets du passé.
L’ancien maire de Sherbrooke, Jean Perrault, avait notamment fait fabriquer spécialement une sculpture par un artiste de la région, tandis que Chantal Gilbert, conjointe du regretté Roger H. Legault (décédé en mars dernier), lui a remis une peinture représentant le 17e trou du prestigieux Congressionnal Country Club, au Maryland.
« M. Brouillard avait lui-même peint cette toile et en avait fait don à Roger il y a quelques années. Quand j’ai su qu’il avait perdu tous ses tableaux dans l’incendie, je me suis dit que cette œuvre serait beaucoup mieux ici que chez moi », a laissé savoir Mme Gilbert.
Un peu d’histoire
Après avoir fait carrière comme concessionnaire automobile à Sherbrooke et Magog, Paul Brouillard a lancé les activités du Club de golf Venise avec l’ouverture d’un premier 9 trous, en 1977. Cinq ans plus tard, un second 9 trous était ajouté au parcours qu’on appelait autrefois Venise.
L’ancien parcours Deauville verra ensuite le jour en deux étapes (1985 et 1989), permettant ainsi au Club de golf Venise de devenir le seul complexe de golf de 36 trous en Estrie.
Habile dans les travaux manuels et les aménagements paysagers. M. Brouillard a lui-même travaillé sur le terrain jusqu’à l’âge de 92 ans.
Il a finalement vendu son complexe à l’homme d’affaires Gilles Beaucage en 2018.