Un jeune sportif qui a le sens des affaires
DÉTERMINATION. La plupart des jeunes profitent des vacances estivales pour se la couler douce en attendant de retourner sur les bancs d’école. Mais pour Antoine Fontaine, ce fut plutôt une occasion de maximiser son temps libre pour se rapprocher d’un de ses rêves, celui de participer à un camp d’entraînement de ski de fond en Autriche.
Tout au long de l’été, Antoine Fontaine a pris les grands moyens pour amasser des sous pour s’envoler vers l’Autriche, fort possiblement en octobre 2024. S’il souhaite à ce point y aller, c’est parce qu’il a notamment vu son grand frère Samuel – considéré comme l’un des meilleurs espoirs canadiens en ski de fond – être revenu enchanté de cette expérience, tant sur le plan sportif qu’humain.
Puisqu’il s’agit d’un projet coûteux, ses parents lui ont fait savoir qu’ils acceptaient de contribuer, en assumant la moitié de la facture. Le jeune Orferois devait donc trouver une façon de payer la somme restante.
Il aurait pu se contenter de cogner aux portes, en sollicitant des dons, ou de se rabattre sur les traditionnelles campagnes de financement. Il a plutôt choisi de se mettre dans l’action comme «homme à tout faire». « J’étais trop jeune pour commencer à travailler, alors j’ai offert mes services dans mon voisinage, que ce soit pour arracher des mauvaises herbes, tondre le gazon, laver des vélos et des voitures, corder du bois et même transporter des roches », partage le jeune homme de 13 ans, qui a obtenu une médaille d’or et une d’argent aux plus récents Jeux d’hiver du Québec en mars dernier.
Un salaire à la discrétion des clients
Au fil des tâches accomplies et du bouche-à-oreille, celui qui débutera bientôt sa deuxième année en sports-études à l’école secondaire de La Ruche a vu son agenda se remplir à vue d’oeil.
À un point tel qu’il a même dû refuser certaines demandes, lui qui devait gérer sa nouvelle carrière à travers ses entraînements estivaux de ski de fond et de vélo de route. « Les clients me payaient comme ils le voulaient, à leur discrétion. Bien souvent, c’était autour du salaire minimum, et même plus parfois. Les gens ont été très généreux, je ne m’attendais pas à cela! », s’exclame Antoine, visiblement reconnaissant.
Un constat partagé par sa mère Geneviève Janelle, qui a joué un rôle essentiel dans cette aventure à titre de conductrice désignée, lorsqu’il était impossible pour son fils de se rendre au travail à vélo. « C’est une belle expérience pour Antoine, car il prend conscience de la valeur de l’argent et des efforts nécessaires pour en amasser. Nos enfants ont toujours été habitués à faire des tâches ménagères, car ils n’avaient pas le choix. La différence, maintenant, c’est qu’Antoine reçoit des sous en échange, alors c’est encore mieux! », lance-t-elle en riant.
L’esprit entrepreneurial dans le sang
Même s’il a déjà dépassé ses objectifs financiers, Antoine Fontaine n’entend pas s’arrêter-là, surtout que des clients ont déjà réservé ses services cet automne pour quelques tâches extérieures. « Je vais continuer à faire des travaux dans les prochaines semaines, mais ce sera impossible cet hiver, avec les devoirs, l’entraînement et les compétitions. Mon objectif est de continuer l’été prochain, mais s’il y a encore autant de clients, je vais peut-être devoir engager des employés », conclut le jeune sportif à l’esprit entrepreneurial.