Un hommage bien mérité pour l’ex-Cantonnier Steve Proulx

HOCKEY. Steve Proulx n’a jamais joué dans la Ligue nationale de hockey, ni même dans la LHJMQ. Pourtant, il demeure encore aujourd’hui l’un des joueurs les plus inspirants à avoir porter l’uniforme des Cantonniers de Magog.

Ce constat, tous ceux qui l’ont rencontré au cours des 30 dernières années, soit depuis qu’il a perdu la vue, sont en mesure de le faire.

C’est d’ailleurs ce qu’ont tenu à rappeler plusieurs de ses proches, amis ou anciens entraîneurs, lors d’une cérémonie privée tenue le 1er décembre dernier à Magog. «Quand on réalise tout ce qu’il a traversé, on se dit qu’on devrait nous-même avoir le «guts» de passer à travers n’importe quelle épreuve», a témoigné  l’ex-entraîneur Jacques Grégoire, qui a dirigé Steve Proulx et les Cantonniers entre 1983 et 1985.

Organisée par Roger Garneau, qui a lui-même côtoyé M. Proulx au hockey mineur, cette rencontre visait notamment à souligner la sortie des deux livres autobiographiques publiés par l’ancien gardien de but, deux ouvrages qui témoignent d’un parcours hors de l’ordinaire.

Malgré sa cécité (depuis 1989), l’ex-hockeyeur magogois a obtenu un diplôme universitaire, a pratiqué plusieurs sports et occupe maintenant la direction générale du Carrefour jeunesse-emploi de la MRC de Coaticook.

Il a même débuté des chroniques à la radio et entamera sous peu une carrière de conférencier. «Steve n’avait pas le plus gros talent lorsqu’il évoluait pour les Cantonniers (1983-1985), mais il avait une très grande force, sa détermination. C’est pour ça qu’il a accompli tellement de choses dans sa vie», a louangé Stéphane Waite, qui en était à l’époque à ses premières armes comme entraîneur de gardiens, et qui signe la préface d’une des biographies.

Robert Benoit se rappelle très bien de sa première rencontre avec Steve Proulx et de sa détermination à vouloir améliorer son sort. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

Une des plus belles réussites

Interpellé par Steve Proulx au début des années 1990, l’ex-député d’Orford, Robert Benoit, se rappelle lui aussi fort bien la détermination qui animait le jeune homme alors âgé de 21 ans. «Il voulait travailler comme répartiteur dans une compagnie de transport adapté, mais je l’ai convaincu d’aller à l’université. J’ai fait quelques appels pour m’assurer qu’il ait tous les outils à sa disposition, et il a ensuite fait tout le travail. C’est incroyable de voir à quelle vitesse il s’est pris en main. C’est une des plus belles réussites que j’ai vues dans ma carrière politique», s’est rappelé celui qui occupe aujourd’hui la présidence de l’organisme Memphrémagog Conservation Inc.

Touché par tous ces témoignages, Steve Proulx laisse entendre que son parcours professionnel est loin d’être terminé. «J’ai encore plein de projets sur la table, dont celui d’être conférencier. Ma première conférence est d’ailleurs prévue le 5 janvier à Boucherville», explique celui qui a partagé sa vie entre Coaticook et Magog.

«Ça m’a pris 10 ans avant de publier mes livres, parce que j’avais peur de la page blanche ou encore, j’avais le syndrome de l’imposteur. Et pourtant, je suis étonné du résultat. J’ai compris au fil des expériences que nos limites, ce sont celles que nous nous imposons. Et surtout, j’ai fait le choix d’être heureux», a-t-il conclu.

Tout au long des 30 dernières années, Steve Proulx a pu compter sur le soutien indéfectible de son père Jean-Pierre et de son frère Christian, qui a porté les couleurs des Cantonniers et du Canadien de Montréal. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)