Lyne Tremblay: d’autres embûches sur la route de Rio

JEUX PARALYMPIQUES. Malgré son statut de championne canadienne des trois dernières années en tir à la carabine, Lyne Tremblay ignore toujours si elle pourra prendre part aux prochains Jeux paralympiques de Rio.

Au moment d’écrire ces lignes, la Magogoise d’adoption espérait toujours obtenir l’une des deux places devenues vacantes en raison de la suspension imposée à l’ensemble de l’équipe paralympique de la Russie.

«Je prie beaucoup depuis quelques jours pour qu’on m’accorde une place, même si c’est un peu à la dernière minute. Mais si ça ne fonctionne pas, la vie ne va pas s’arrêter. J’ai déjà au moins sept épreuves de la Coupe du monde qui m’attendent l’an prochain, et 2017 sera justement une année préparatoire pour les Championnats du monde de 2018», a laissé entendre l’athlète en fauteuil roulant.

Initiée au tir à la carabine en 2014, Lyne Tremblay s’est rapidement imposée comme une athlète de pointe au sein de la délégation canadienne, et ce, dans un sport où les hommes et femmes compétitionnent ensemble. «J’ai remporté les Championnats canadiens en 2014, 2015 et 2016, tout en établissant de nouvelles marques. Malheureusement, lorsqu’est venu le temps de nous classer pour Rio, on a préféré donner les places à des athlètes qui accumulaient des points depuis 2013, donc depuis plus longtemps que moi», explique-t-elle.

«La Fédération canadienne a demandé qu’on nous accorde quand même un spot et elle a suggéré trois candidatures, dont la mienne en priorité. Étonnamment, la Fédération internationale a accordé la place à celui qui était le troisième choix du Canada», s’étonne-t-elle.

«C’est frustrant si je pense à moi, mais si je pense à l’équipe, je dois me réjouir; au moins, nous avons un représentant canadien. Et je garde espoir d’avoir l’une des places laissées libres par les Russes», rappelle-t-elle.

Âgée de 53 ans, Lyne Tremblay avait participé aux Jeux paralympiques de Pékin (2008) et Londres (2012) en tir à l’arc, et elle avait d’excellentes chances de compléter un triplé à Rio. Une mésentente avec la Fédération canadienne de tir à l’arc l’a toutefois contrainte à abandonner ce sport il y a un peu plus d’un an. «On m’a mis des bâtons dans les roues et ça m’a fait vivre beaucoup de frustrations. J’ai alors décidé de choisir mes batailles et de m’engager avec des gens constructifs», a-t-elle plaidé.

Quant aux allégations de dopage qui ont entraîné la suspension complète de l’équipe paralympique russe, l’athlète estrienne avoue avoir été peu surprise. «On sait tous que c’est un énorme fléau et il faut faire le ménage une fois pour toutes. Cette suspension est un message clair. La seule chose malheureuse, c’est qu’il pourrait y avoir des athlètes propres qui sont suspendus parce qu’il se retrouvent bien malgré eux dans un système corrompu», a-t-elle conclu.