L’aboutissement d’un long combat pour Steven Maclure
ARTS MARTIAUX. Steven Maclure est un homme heureux depuis quelques jours. Et il le sera encore davantage, le 27 mai prochain, alors qu’il pourra présenter un premier gala de jiu-jitsu à Magog, et ce, en toute légalité.
Propriétaire et fondateur du MGJJ Studio Jiu Jitsu, le Magogois a été l’un des principaux acteurs de la « décriminalisation » de cet art martial au Québec. Depuis dix ans, précisons-le, il était interdit de présenter des compétitions amateures de jiu-jitsu sur le territoire québécois, obligeant notamment les clubs d’ici à se rendre en Ontario pour compétitionner.
Grandement impliqué dans le développement et la promotion de son sport, Steven Maclure a fondé le collectif One Two Jitsu à l’automne et s’est associé à la Fédération québécoise de jiu-jitsu brésilien pour faire avancer les choses.
« J’ai travaillé presque quotidiennement pendant cinq mois pour faire débloquer notre dossier, mais ça valait la peine. Le 8 mars, lors de la Journée internationale du droit des femmes, ce sont justement des femmes occupant des postes importants au sein des ministères impliqués (sport, éducation) qui ont signé le décret pour décriminaliser les combats. Et en plus, c’était ma fête cette journée-là », relate-t-il en souriant.
Ayant maintes fois décrié la lenteur bureaucratique et gouvernementale au cours des dernières années, le promoteur magogois avoue avoir cette fois trouvé des oreilles beaucoup plus attentives. « Je ne veux pas nécessairement vanter la CAQ, mais je dois préciser que j’ai eu une très belle collaboration du député Gilles Bélanger (Orford) lorsque j’ai commencé à lui parler du dossier. Il m’a aiguillé vers les bonnes personnes et j’ai finalement apprécié tout le processus », a vanté Steven Maclure.
« On a réussi à convaincre les autorités que notre sport se pratiquait de façon sécuritaire et qu’il s’adressait à toute la famille », a-t-il ajouté.
Un gala de niveau professionnel
Même si les combats sont considérés comme amateurs, c’est un gala digne des professionnels qu’entend présenter Steven Maclure, le 27 mai prochain au Centre sportif La Ruche.
Les gymnases principaux seront notamment réaménagés et décorés afin d’accueillir entre 300 et 500 spectateurs, et une portion « tailgate party » précédera l’événement.
Entre 15 et 20 duels seront présentés durant la soirée, dont certains mettant aux prises quelques-uns des meilleurs athlètes au Québec. Chaque combat sera d’une durée de 8 minutes et le gagnant pourra l’emporter au total des points ou par soumission. « Les meilleurs espoirs québécois de la discipline seront sur la carte, promet l’organisateur magogois. Quelques-uns d’entre eux sont même déjà de calibre international. »
Du karaté au jiu-jitsu
Adepte des arts martiaux depuis l’âge de 4 ans, Steven Maclure a pratiqué le karaté durant 25 ans (sous l’égide de Michel Paré), avant de découvrir plus à fond le jiu-jitsu brésilien, une discipline qui mise sur les prises et différentes techniques sans porter un coup.
« J’ai suivi un séminaire en Californie avec des membres de la famille Gracie (ceux qu’on considère comme les fondateurs du jiu-jitsu brésilien) et j’ai su à ce moment que je voulais me consacrer à cet art pour le restant de ma vie », fait-il valoir.
« Je suis content de pouvoir tenir mon gala à Magog, car c’est ici que j’ai implanté mon entreprise il y a dix ans et que je l’ai vue grandir. Même si ce fut difficile au cours des dernières années, notamment en raison de la pandémie, la clientèle est toujours restée fidèle. Aujourd’hui, j’ai des participants de 4 à 62 ans », se réjouit-il.