De nouvelles habitudes de pêche hivernale dès le 20 décembre au lac Memphrémagog
ENVIRONNEMENT. Les pêcheurs devront respecter un nouveau règlement au lac Memphrémagog dès le 20 décembre prochain.
À compter de cette date, seule la pêche sur la glace pourra être pratiquée sur ce plan d’eau. Autrement dit, la pêche en eau libre sera interdite durant la période hivernale prévue du 20 décembre au 31 mars. Cette mesure est une première au Québec.
Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) précise que la glace devra avoir une épaisseur minimale de 10 centimètres afin de supporter de façon sécuritaire le poids d’une personne.
Cette nouvelle directive, qui avait été dévoilée en mars dernier, s’explique par un souci de favoriser la survie et la reproduction des salmonidés et de la perchaude. Elle vise aussi à améliorer le rendement des ensemencements et à limiter la mortalité.
Le MELCCFP avait précédemment observé que des espèces, comme la ouananiche, sont très vulnérables à la pêche en eau libre l’hiver. Durant cette période, les poissons souvent concentrés dans certains secteurs d’eau libre s’alimentent activement en surface et sont vulnérables aux engins de pêche.
«Les observations montrent qu’un grand nombre de ouananiches sont capturées et conservées à cette période alors que beaucoup d’entre elles ont été ensemencées l’année même. Cette situation limite les chances que ces poissons survivent suffisamment longtemps dans le plan d’eau pour atteindre des tailles plus importantes leur permettant de participer à la reproduction», lit-on par voie de communiqué.
Quant à la perchaude, le MELCCFP a noté depuis quelques années une réduction de la récolte et une diminution de la taille moyenne des spécimens capturés. La pression de pêche ainsi que la compétition pour l’habitat et les ressources avec le baret, une nouvelle espèce établie dans le lac depuis moins de dix ans, pourraient expliquer cette situation. «La nouvelle modalité favorisera une meilleure conservation de la perchaude», ajoute le ministère.
La limite de prises quotidiennes de perchaudes est d’ailleurs abaissée à 25 de façon permanente depuis le printemps dernier.
Jean-Sébastien Messier, biologiste à la direction de la gestion de la faune de l’Estrie, de Montréal, de la Montérégie et de Laval du MELCCFP, ajoute que la nouvelle limite fixée à deux salmonidés au lac Memphrémagog représente aussi une première provinciale. «Ce plan d’eau est particulier et il a besoin de règles bien précises pour maximiser le taux de survie des poissons», termine-t-il.