Christian Vachon voulait finir la course «en compagnie» de sa mère

VÉLO. Habitué de terminer dans le peloton de tête dans la plupart des compétitions auxquelles il a pris part dans sa carrière, Christian Vachon s’est retrouvé dans le rôle opposé lors du GBC 500 (Gravel Bikepacking Challenge), qui a pris fin jeudi dernier (19 août). Et il a adoré son expérience.

Pressenti parmi les athlètes les plus rapides à l’occasion de ce défi cycliste de 500 km, Vachon avait dû déclarer forfait dès la première journée en raison d’une blessure à un genou, après avoir parcouru 262 km en à peine 11 heures.

Le marathonien bien connu a toutefois décidé de remonter sur son vélo de gravier (gravel bike) quatre jours plus tard, afin de reprendre le trajet là où il s’était arrêté. Et c’est en roulant «sous les étoiles» qu’il a complété les quelque 240 km manquants.

«Au départ, j’espérais faire le trajet complet en moins de 22 heures, mais j’ai dû changer mon objectif en cours de route. Tout ce qui m’importait, c’était de terminer la course», a-t-il expliqué au lendemain de l’épreuve.

Nuit magique

Lorsqu’il s’est présenté au Vélo Café Endurance Aventure, jeudi matin à 6 h 27, Christian Vachon était le dernier cycliste toujours en piste. Mais il n’était pas seul.

Serge Dugas, le «phénomène» de 70 ans, était remonté sur son vélo pour l’accompagner dans les 15 derniers kilomètres, lui qui avait précédemment complété le défi en 36 heures. «Ça m’a beaucoup touché lorsque je l’ai aperçu qui m’attendait en haut du chemin Benoit. Je l’avais moi-même suivi en moto durant les 60 derniers kilomètres de son parcours, dimanche, et il m’avait tellement impressionné», a louangé Vachon.

Serge Dugas, le doyen (70 ans) du GBC 500, a accompagné Christian Vachon pour les 15 derniers kilomètres de son périple. (Photo gracieuseté – Endurance Aventure)

Des membres du comité organisateur et de l’équipe de tournage ont également fait un bout de chemin avec lui dans l’obscurité. «C’était tout simplement magique. Il faisait 20 degrés, c’était presque la pleine lune et j’avais la route pour moi seul. À un certain moment, on s’est arrêté devant une église à North Hatley et Daniel Poirier m’a fait un massage thérapeutique, puisque mon genou recommençait à me faire souffrir. C’est le genre de trucs dont je vais me rappeler toute ma vie», estime-t-il.

Toutefois, c’est probablement sa mère Anne, décédée subitement le 1er août dernier, qui a été sa plus grande inspiration. «J’avais collé sa photo plastifiée sur mon vélo, et j’ai eu l’impression de faire toute la course avec elle», raconte-t-il avec émotion.

Daniel Poirier, membre du comité organisateur, a dû ressortir ses notions de thérapie sportive, lorsque Christian Vachon a de nouveau éprouvé des ennuis avec un genou dans le secteur de North Hatley. (Photo gracieuseté – Endurance Aventure)

«Les deux ou trois dernières semaines n’ont pas été faciles. J’ai même remis en cause ma participation au défi. Mais, je savais que ma mère n’aurait pas voulu que j’abandonne. Finalement, ça m’a fait le plus grand bien d’y prendre part, d’autant plus que j’ai vécu cette expérience avec des gens que j’apprécie beaucoup. Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, c’était mon premier moment festif depuis le début du mois d’août», a-t-il avoué.

«Vous pouvez être sûrs que je serai à nouveau sur la ligne de départ l’an prochain», a promis Christian Vachon.

Rappelons que le 2e GBC 500/présenté par Argon était organisé par le groupe Endurance Aventure et qu’il réunissait quelque 130 cyclistes de partout au Québec.

Lyne Bessette et Benoit Simard ont été les plus rapides (21 h 46) de cette épreuve qui devait se faire en un maximum de six jours.

Dès l’an prochain, avec l’ouverture des frontières, le GBC 500 pourrait devenir un événement international et accueillir des cyclistes de plusieurs pays.