Centre d’entraînement adapté: une belle réussite pour Carl Marquis et Diane Roy

AUTONOMIE.  À l’époque où ils étaient des athlètes de niveau international, Carl Marquis et Diane Roy étaient habitués aux embûches, au travail de longue haleine et aux entraînements qui n’en finissent plus. Et c’est avec le même état d’esprit et la même détermination qu’ils ont décidé de s’impliquer au cours des dernières années dans la mise sur pied du Centre québécois d’entraînement adapté, un projet qui a finalement vu le jour en février dernier à Sherbrooke.

Les deux anciens spécialistes de l’athlétisme en fauteuil roulant, qui occupent respectivement les postes de président et vice-présidente, avaient toutes les raisons de sourire, le 28 septembre dernier, lorsqu’on a procédé à l’ouverture officielle de leur centre, situé au coin des rues Galt Est et Bowen.

Après quelques mois d’opération, on est rapidement passé de 2 à 14 clients réguliers, et on vient tout juste de lancer un programme destiné spécialement aux enfants qui souffrent de troubles neurologiques. « On a même des enfants qui sont en attente d’intégrer ce programme. À moyen terme, nos locaux vont devenir trop étroits et on doit déjà penser à un éventuel déménagement », laisse entendre Carl Marquis, qui a réorienté sa carrière sportive vers le curling en fauteuil roulant, il y a une dizaine d’années.

Troisième du genre au Canada

Inspiré par le « First Steps Wellness Centre (FSWC) » de Regina, le Centre sherbrookois est le troisième du genre au Canada. Il s’adresse aux blessés médulaires et vise à aider les personnes paraplégiques ou tétraplégiques à retrouver une partie de leur autonomie.

Les kinésiologues misent sur des traitements alliant la neuroplasticité et l’entraînement intensif. « Lors d’une blessure à la moëlle épinière, il y a une connexion qui se brise et qui empêche les signaux de voyager entre le cerveau et le reste du corps. Notre travail est de faire passer ces signaux par d’autres chemins avec la répétition de mouvements bien définis », explique M. Marquis.

« C’est toutefois un travail de longue haleine lorsqu’on entame ce processus. Certains patients qui viennent ici doivent faire des séances quotidiennes de quatre heures en présence d’un kinésiologue. C’est pratiquement un entraînement olympique », compare-t-il.

Des efforts qui en valaient la peine

Encouragé par la progression de plusieurs usagers, Carl Marquis se réjouit d’avoir mis autant d’efforts au cours des quatre dernières années, notamment en appuyant la fondatrice du projet, Noriko Imaizumi. « Retrouver 10, 15 ou 20 % de ses fonctions motrices dans l’un de ses membres, ça n’a pas de prix », fait-il valoir.

« Perdre son autonomie du jour au lendemain, c’est comme se retrouver dans une cage, renchérit Diane Roy. Regagner une partie de son indépendance peut faire toute la différence » 

« Si je prends mon exemple, je me considère autonome, puisque malgré mon fauteuil, je réussis à faire pratiquement toutes mes choses par moi-même », fait valoir celle qui possède notamment sa propre maison depuis plusieurs années et qui est mère d’un garçon de sept ans.

En plus des blessés médullaires, les personnes aux prises avec d’autres conditions neurologiques (sclérose en plaques, AVC, paralysie cérébrale, Parkinson, etc.) peuvent profiter des services offerts par le Centre FSWC Québec.

Étant donné qu’il s’agit d’un service privé, non soutenu par la Santé publique, le conseil d’administration doit toutefois s’assurer de trouver du financement de façon récurrente. « Pour l’instant, on a besoin de 250 000 $ annuellement pour faire rouler le centre. On a réussi à trouver l’argent pour la première année d’opération (via une campagne de financement), mais ce sera à renouveler d’une année à l’autre », prévient Carl Marquis.

« Mais quand on est témoin de tous les petits miracles qui se produisent ici, on se dit que ça vaut vraiment la peine de faire tout ça », conclut-il.

Pour en apprendre davantage sur le centre : fswcquebec.ca .