Les Canadiens gagnent en expérience au relais mixte, aux Mondiaux de triathlon

MONTRÉAL — Le quatuor canadien de triathlon était conscient qu’il faisait figure de négligé pour l’obtention des premiers billets pour les Jeux olympiques de Paris en 2024. Mais peu importe, il a gagné en expérience. 

Deux laissez-passer masculins, et deux autres féminins, ont été octroyés dimanche à l’équipe championne du relais mixte dans la catégorie Élite, en clôture des Championnats du monde de triathlon sprint et relais de Montréal, au Grand quai du Vieux-Port. 

La France, médaillée de bronze dans cette épreuve aux Jeux olympiques de Tokyo, a dominé la compétition en une heure, 27 minutes et 14 secondes, malgré un ciel ensoleillé et le fait que le thermomètre indiquait 33 degrés Celsius au départ (35 avec l’indice humidex). 

Le quatuor français n’avait pas la même pression que les autres, puisqu’il est déjà assuré de participer aux Jeux olympiques de Paris en 2024 en vertu du laissez-passer octroyé au pays-hôte. En conséquence, ce sont les détenteurs de la deuxième place, la Grande-Bretagne, qui ont obtenu les précieux billets. 

La Grande-Bretagne, championne olympique en titre, a terminé au deuxième rang, devant la formation américaine.

De son côté, le Canada a terminé le relais mixte en cinquième place. Un résultat plus que satisfaisant, selon la Québécoise Emy Legault. 

«Je crois que c’est la première fois qu’on réussit un tel résultat depuis 2017 ou 2018. Il va maintenant falloir qu’on s’améliore tous un peu, individuellement, et qu’on se réunisse ensuite pour pousser vers le podium. Aujourd’hui, on a vu beaucoup de pénalités, de chutes, car la majorité des athlètes étaient très fatigués, donc la clé c’était d’éviter les erreurs. 

«Et nous avons été très bons à ce niveau-là. Donc, nous ne sommes pas très loin (des puissances), et si on continue de travailler fort en équipe, alors ça pourrait un jour devenir possible», a ajouté l’athlète âgée de 26 ans.  

Ces résultats signifient cependant que l’équipe britannique n’a pu compléter le balayage du week-end dans les catégories Élite, après que Georgia Taylor-Brown et Alex Yee se soient adjugé respectivement les titres mondiaux féminin et masculin en sprint.

Contrairement aux États-Unis et à la France, qui ont inséré dans leur quatuor des athlètes de leur programme de développement (moins de 23 ans) afin d’évaluer leur progression, le Canada a choisi d’y mettre toute la gomme avec sa formation Élite. 

«On a mis la meilleure équipe sur le départ, dans l’espoir de gagner la course. Était-ce possible de gagner? Nous n’étions probablement pas les favoris, mais nous avons de toute évidence disposé d’une équipe compétitive», a confié Legault, de L’Île-Perrot. 

De bon augure pour les Jeux du Commonwealth

Le Manitobain Tyler Mislawchuk — légèrement amoché après avoir été embouti par un cycliste vendredi avant les qualifications — a donné le ton à la première manche. Mislawchuk a donné le relais à Legault, 12e la veille en finale féminine, et celle-ci a permis à son quatuor de grimper en septième place à la mi-course.

«Je me suis retrouvée derrière la Norvégienne pendant la nage, et je savais qu’elle était excellente dans cette phase-là, donc elle est devenue mon billet vers l’avant du peloton. Ensuite, je suis restée dans sa roue en vélo et nous avons rattrapé les filles à l’avant», a d’abord expliqué Legault. 

«Par la suite, mon but était simplement de nous garder dans le petit peloton de tête avant que je passe le relais. (…) J’ai senti que j’avais du béton à la place des cuisses lors de la course à pied, mais toutes les filles se trouvaient dans le même bateau, donc ç’a bien été», a-t-elle poursuivi, visiblement satisfaite de sa performance. 

Son compatriote Charles Paquet, 19e samedi en finale masculine, s’est chargé du troisième relais, et il a permis aux représentants de l’unifolié de se hisser jusqu’au quatrième rang. 

«Je commençais à sentir la fatigue un peu après toutes ces courses, mais je suis super content. J’ai réussi à remonter jusqu’à la quatrième place, donc ça finit bien la fin de semaine. C’est encourageant, avec les Jeux du Commonwealth (à Birmingham, en Angleterre, du 28 juillet au 8 août) qui approchent à grands pas», a résumé Paquet, tout sourire. 

L’Ontarienne Dominika Jamnicky a ensuite complété l’épreuve, confirmant le top-5 de l’unifolié. 

Legault s’accordera maintenant une pause afin de soigner les cloques d’eau aux pieds qui l’ont affectée tout au long du week-end, avant de reprendre la route. Paquet et elle ont indiqué qu’ils comptent participer à la Coupe du monde de Hambourg, les 9 et 10 juillet.

Il s’agissait de la plus importante compétition internationale de triathlon tenue au Québec depuis les Championnats du monde de 1999. Au total, 1500 participants, provenant de plus de 40 pays, se sont affrontés dans diverses catégories dans la métropole au cours du week-end.